Cette réforme est "un compromis dynamique et juste (...). C'est un texte de progrès", a déclaré François Hollande, alors que les opposants s'exprimaient à nouveau lors de défilés et de rassemblements dans toute la France.
A Paris, une soixantaine de manifestants ont organisé un sit-in dès mardi matin près de l'Assemblée nationale pour interpeller à leur arrivée les députés, eux-mêmes très divisés sur ce texte. A la mi-journée, d'autres manifestants plus nombreux convergeaient vers l'esplanade des Invalides, non loin de l'Assemblée.
"Ce marché du travail doit être déverrouillé"
"Ce marché du travail doit être déverrouillé, le monde entier le dit, Bruxelles le dit, toutes les instances internationales le disent", a martelé mardi Pierre Gattaz, président du Medef, la principale organisation patronale.
Outre les communistes ou certains écologistes, plusieurs députés socialistes menacent de ne pas voter le projet de loi en l'état. A l'heure actuelle, "il manque près de 40 voix pour obtenir une majorité et voter la loi", a estimé le rapporteur du texte, le député Christophe Sirugue.
Pour rallier des soutiens, le projet devrait être encore amendé lors des dix jours d'examen en séance plénière, avant un vote solennel des députés le 17 mai. En dernier recours, le gouvernement pourrait recourir à une arme constitutionnelle dont il a déjà fait usage pour obtenir le passage d'une autre réforme économique contestée en 2015, l'article 49-3.
afp/tmun
Une mobilisation qui a mené à "Nuit Debout"
Depuis le 9 mars, plusieurs syndicats de salariés et d'étudiants ont organisé une demi-douzaine de manifestations nationales contre la loi sur le travail, dont plusieurs ont été entachées de violences (jets de projectiles sur les forces de l'ordre, dégradations...).
La mobilisation, à son comble le 31 mars avec 390'000 manifestants dans toute la France selon les autorités, a également débouché sur le mouvement citoyen "Nuit Debout" qui campe chaque soir depuis un mois sur la place de la République, dans le centre de Paris.