Modifié

"Le vrai défi pour Rio de Janeiro sera après les Jeux olympiques"

Jean-Jacques Fontaine. [RTS]
Jean-Jacques Fontaine, journaliste établi au Brésil / L'invité de la rédaction / 21 min. / le 4 mai 2016
Auteur de "2016, Rio de Janeiro et les Jeux olympiques, une cité réinventée", le journaliste Jean-Jacques Fontaine est revenu mercredi pour la RTS sur la mutation de la ville brésilienne et les défis qui l'attendent.

Résident au Brésil depuis plusieurs années, le Suisse estime que "les Jeux olympiques ne vont pas changer grand chose à la dynamique politique et économique du pays. C'est presque un événement un peu à part".

Toutefois, ce rendez-vous sportif qui se déroulera du 5 au 21 août prochains a permis à la métropole de 12 millions d'habitants de se réinventer.

Décongestionner le centre-ville

"Le nouveau réseau de transports va offrir un ballon d'oxygène à la ville", prévoit Jean-Jacques Fontaine. Des voies transversales de bus à haut niveau de service et un nouveau tramway permettront de décongestionner le centre par lequel tout transitait auparavant.

Le nouveau réseau de transports va offrir un ballon d'oxygène à la ville

Jean-Jacques Fontaine, journaliste

Grâce à un système de financement public-privé, "plutôt bien fait" selon l'invité du Journal du matin, l'ardoise ne devrait pas être trop lourde puisque 60% des 10 milliards dépensés seront assumés par le privé.

Difficultés de gestion

"Les difficultés surviendront plus sur la gestion par la suite de ces nouvelles réalisations", analyse le journaliste qui redoute "de mauvaises surprises", "les caisses de l'Etat étant vides à cause de la crise". "Le vrai défi sera d'entretenir à l'avenir les bus et leurs lignes ainsi que d'assurer un salaire aux conducteurs après les Jeux olympiques", indique-t-il.

Et Jean-Jacques Fontaine de signaler, déjà, certains dysfonctionnements. Le téléphérique reliant les favelas du Complexo de Alemao aux trains de banlieue ne fonctionne par exemple qu'un jour sur deux. "Cela s'explique pour des raisons de sécurité, parce qu'il y a de nouveau affrontements dans ces quartiers, mais aussi pour des raisons de gestion", précise l'invité qui met en garde: "Si cela ne fonctionne pas, c'est la population qui en fera les frais".

jgal

Publié Modifié