Pas de répit dans la ville canadienne de Fort McMurray où les feux font rage
Les feux continuaient jeudi à ravager des secteurs entiers de Fort McMurray. La ville canadienne a été vidée de ses habitants, tandis que les secours procédaient à des évacuations aux alentours.
Pour les rescapés ou les responsables, comparant l'incendie à "un monstre" ou "une bête", le cauchemar n'en finissait pas et les scènes de fuite, relayées par les réseaux sociaux ou les télévisions, témoignaient de l'ampleur de la catastrophe.
Au milieu d'un rideau de fumée, les arbres sont transformés en torche de feu de 30 ou 40 mètres de hauteur sur le bord des routes et de longues files de véhicules roulent dans le même sens en occupant les deux voies de circulation.
Ville évacuée
La ville de Fort McMurray a été vidée de ses habitants depuis bientôt 48 heures. Certains quartiers ne sont plus que cendres et carcasses calcinées, selon des images partagées par des pompiers.
Les vents de nord-ouest, soufflant jusqu'à 40 km/h, ont attisé les feux de forêt et de broussailles au sud de la ville. Ils ont conduit trois autres municipalités à également procéder à des évacuations en toute urgence dans la nuit de mercredi à jeudi, comme Anzac, située à 35 kilomètres au sud.
>> Les images de l'incendie mercredi et les témoignages d'habitants :
Un peu plus tôt le gouvernement de la province de l'Alberta, grande comme seize fois la Suisse, avait décrété l'état d'urgence, ce qui lui permet de coordonner les secours avec le gouvernement fédéral pour lutter contre les incendies, mais aussi de porter assistance aux quelque 100'000 personnes évacuées.
agences/bri/olhor
Publié
Nouveau coup dur pour "Fort McMoney"
La ville, surnommée Fort McMoney au plus fort du boom de l'exploitation du sable bitumineux, a compté jusqu'à 120'000 habitants l'an dernier. Mais en raison de l'effondrement des cours du pétrole, des sites d'extraction ont été fermés. Un tiers des habitants sont partis, poussant nombre de petites entreprises et de magasins à mettre la clé sous le paillasson.
Pour Fort McMurray, l'incendie constitue donc un nouveau revers de fortune. La facture pour les compagnies d'assurance devrait dépasser les 700 millions de dollars canadiens (environ 475 millions d'euros).
Production de pétrole réduite
Les immenses feux de forêts qui ravagent la région de Fort McMurray ont forcé les compagnies pétrolières alentours à réduire leur production de plusieurs centaines de milliers de barils par jour.
Plusieurs compagnies ont décidé de suspendre ou de réduire considérablement leur production, comme les grands groupes canadiens Suncor ou Syncrude ou encore la filiale canadienne de Shell.
Suncor, qui produit plus de 400'000 barils de pétrole par jour (bj) dans la région, a ainsi stoppé son principal site de production au nord de Fort McMurray.