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Erdogan refuse une révision de la loi antiterroriste voulue par l'UE

Le président turc Recep Tayyip Erdogan. [Yasin Bulbul]
Le président turc Recep Tayyip Erdogan. - [Yasin Bulbul]
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré vendredi qu'il ne réviserait pas la loi antiterroriste turque, comme demandé par l'Union européenne en contrepartie d'une exemption de visa pour les Turcs.

"L'UE nous demande de modifier la loi anti-terroriste. Mais alors dans ce cas nous dirons: "nous irons de notre côté et vous du vôtre", a dit l'homme fort de la Turquie lors d'un discours public à Istanbul.

La Turquie a rempli la majeure partie des critères requis pour une exemption de visa pour les citoyens turcs, mais les 28 demandent que le Parlement turc redéfinisse la loi antiterroriste, jugée trop large, en conformité avec les normes démocratiques européennes.

Discussions en cours

La Turquie affirme avoir pour l'instant répondu à 68 des 72 points évoqués par l'UE et indique que des discussions sont en cours sur les cinq conditions restantes, d'ici juin.

La Commission européenne a proposé mercredi d'exempter de visas les Turcs voyageant pour de courts séjours dans l'espace Schengen, sous certaines conditions, dans le cadre de l'accord scellé le 18 mars entre l'UE et la Turquie sur la gestion de la crise migratoire.

afp/olhor

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Référendum pour des pouvoirs élargis

Recep Tayyip Erdogan a également affirmé qu'il allait soumettre "dans les plus brefs délais" à un vote populaire la réforme constitutionnelle conférant des pouvoirs élargis au chef de l'Etat turc. "Une nouvelle Constitution et un système présidentiel sont une nécessité urgente", a-t-il dit dans son discours.

Erdogan répète régulièrement la "nécessité" pour la Turquie de passer d'un système parlementaire à un régime présidentiel. "Ce n'est pas un voeu personnel", a défendu celui qui dirige le pays depuis 2002, d'abord à la tête de l'exécutif puis comme président pour la première fois élu au suffrage universel depuis 2014.

Un journaliste visé par des tirs

Le journaliste d'opposition turc Can Dündar a échappé vendredi à une attaque armée devant le palais de justice d'Istanbul où il est jugé pour "divulgation de secrets d'Etat". L'assaillant a été arrêté.

Un homme dont l'identité est inconnue, a tiré au moins trois coups de feu avec un pistolet. Can Dunbar n'a pas été blessé, mais un journaliste de télévision qui couvrait son procès a été touché au mollet.

Can Dündar, rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet, a ensuite été condamné par le tribunal d'Istanbul à cinq ans et dix mois de prison. Son chef de bureau à Ankara, Erdem Gül, a écopé de cinq ans d'emprisonnement, ont rapporté les médias turcs.