Un mois après le début des révélations conjointes du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et de ses 109 médias partenaires, dont Le Monde en France ou Le Matin Dimanche en Suisse, sur la base de 11,5 millions de documents qu’il a fournis, le lanceur d’alerte se faisant appeler John Doe a décidé d'en dévoiler davantage sur lui et sa démarche.
Intérêt général
Il a ainsi transmis à la Süddeutsche Zeitung un manifeste intitulé "La révolution sera numérique". Il n’y dévoile évidemment pas son identité ni sa nationalité, mais précise ne jamais avoir travaillé "pour un gouvernement ou un service de renseignement, ni directement ni en tant que consultant ", indique Le Monde.
Quant à ses motivations, elles semblent avoir été dictées par le seul intérêt général. Les documents ont été remis gratuitement au journal allemand pour dénoncer un système de "corruption massive et généralisée".
olhor
Prêt à coopérer avec les autorités
John Doe a aussi indiqué être prêt à coopérer avec les autorités à condition d'être protégé en tant que lanceur d'alerte.
"Tant que les gouvernements n’auront pas mis en place des protections juridiques pour les lanceurs d’alerte, les autorités dépendront de leurs propres ressources ou du travail des médias pour accéder aux documents", prévient-il, en citant les déconvenues d’Edward Snowden (NSA), Bradley Birkenfeld (UBS) et d’Antoine Deltour (LuxLeaks), qui ont vu "leur vie détruite après avoir contribué à mettre en lumière d’évidentes malversations".
Rappel des faits
Un total de 109 médias internationaux et le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) ont eu accès à une très grande masse d'informations inédites: 11 millions de fichiers provenant des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore.
Les données, qui constituent le plus gros "leak" de l'histoire, s'étalent de 1977 à 2015. Elles révèlent que des chefs d'Etat, des milliardaires, des grands patrons, des figures du sport, de la culture, de l'économie recourent, avec l'aide de certaines banques, à des montages de sociétés afin de dissimuler leurs avoirs.