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Un "Donald Trump philippin" favori de l'élection présidentielle

Rodrigo Duterte. [AP/Keystone - Bullit Marquez]
Rodrigo Duterte grand favori de la présidentielle aux Philippines / Forum / 5 min. / le 7 mai 2016
Il est surnommé le "Donald Trump de l'Est", "Inspecteur Harry" ou "Le Punisseur" et il est favori de la présidentielle de lundi aux Philippines. Malgré une fronde contre lui, Rodrigo Duterte est largement devant dans les sondages.

Tout au long de la campagne, Duterte, qui effectue ses premiers pas sur la scène politique nationale à l'âge de 71 ans, n'a pas mâché ses mots contre les élites politiques. Ses attaques, ses provocations multiples et le ton agressif de ses discours lui ont valu d'être comparé au milliardaire new-yorkais Donald Trump.

"Le vote Duterte est un vote protestataire, pas vraiment un vote pour Duterte", estime Ramon Casiple, de l'Institut des réformes politiques et électorales. "Les gens montrent qu'ils sont vraiment frustrés et en colère contre l'actuelle administration."

En guerre contre le crime

Elu à sept reprises maire de Davao, dans le sud du pays, depuis 1988, Duterte est aussi parti en guerre contre la criminalité et contre la drogue. Il a promis d'éradiquer la criminalité en six mois.

On doit arrêter de se foutre de la gueule du peuple

Rodrigo Duterte

"Je ne laisserai pas la drogue et le crime détruire mon pays, je ne peux tout simplement pas accepter cela", déclarait-il fin avril avant d'ajouter, avec son langage grossier: "Si tout le monde reste assis sur son cul, nous laisserons les criminels agir comme ils le veulent. On doit arrêter de se foutre de la gueule du peuple."

Escadrons de la mort

L'ancien procureur n'a cure des 1424 homicides suspects recensés depuis 1998 dans sa ville de Davao par des organisations de défense des droits de l'homme qui soupçonnent des "commandos de la mort" d'opérer en toute impunité dans la ville sous la tutelle de Duterte.

Je suis désolé, les méchants ont été tués

Rodrigo Duterte

Le candidat à la présidence dément avoir ordonné des exécutions extrajudiciaires, mais ne les condamne pas. "Vous parlez d'exécutions sommaires? Je suis désolé, les méchants ont été tués. Mais qu'en est-il des gens qui ont été abusés? Qui prend soin d'eux?"

reuters/boi

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Benigno Aquino doit quitter son poste

Les 54 millions d'électeurs votent lundi pour élire leur président, qui va succéder à Benigno Aquino, qui ne peut solliciter de nouveau les suffrages des Philippins.

Un sondage publié jeudi dernier crédite Rodrigo Duterte de 33% des intentions de vote, avec 11 points d'avance sur sa principale rivale, la sénatrice Grace Poe, un temps considérée comme la mieux placée pour l'emporter.

Manuel Roxas, ancien ministre de l'Intérieur soutenu par le président sortant, arrive en troisième position avec 20% des intentions de vote. L'ancien vice-président Jejomar Binay est donné à 13%.

Outre leur président, les électeurs doivent désigner le vice-président, 300 parlementaires et quelque 18'000 élus municipaux.

Les bureaux de vote fermeront lundi à 17h et les premiers résultats pourraient être connus dans les 24 heures.

Un front anti-Duterte

Dans les derniers jours de la campagne, un front anti-Duterte a pris forme. Les promesses de répression de la criminalité de l'ancien maire de Davao ont alerté ses rivaux qui redoutent des dérapages s'il est élu. Benigno Aquino a lui-même appelé les autres candidats à s'unir contre lui.

Duterte a vu dans cette manoeuvre la preuve qu'Aquino et son successeur désigné, Manuel Roxas, sont dans une situation désespérée. "Ils incitent à la haine et à la division parmi la population. Ne créez pas une atmosphère de peur et de haine", a-t-il dit lors de son ultime meeting de campagne qui a réuni jusqu'à 500.000 partisans.