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"Non objectif", un journaliste de la BBC a été expulsé de Corée du Nord

Les délégués du Parti des travailleurs de Corée sont réunis en congrès pour la première fois depuis 1980. [Keystone/AP - Korean Central News Agency/Korea News Service]
Les délégués du Parti des travailleurs de Corée sont réunis en congrès pour la première fois depuis 1980. - [Keystone/AP - Korean Central News Agency/Korea News Service]
Un journaliste de la BBC dépêché en Corée du Nord a été arrêté et expulsé du pays en raison de son travail en amont du congrès du parti unique au pouvoir, a annoncé lundi le média britannique.

Alors qu'il s'apprêtait à quitter Pyongyang vendredi avec deux collègues, le reporter de la BBC, Rupert Wingfield-Hayes, a été arrêté. Il a ensuite été interrogé pendant huit heures, vraisemblablement au sujet de l'un de ses reportages. Ce dernier mettait en doute l'authenticité d'un hôpital que son équipe avait visité.

Rupert Wingfield-Hayes a dû "signer une déclaration" avant "d'être remis en liberté" samedi matin, a déclaré John Sudworth, un journaliste de la BBC, couvrant le congrès exceptionnel du parti au pouvoir à Pyongyang qui a débuté vendredi.

Arrestation tenue secrète

Le média britannique avait initialement souhaité tenir secrets ces événements pour ne pas compromettre la sécurité de ses employés, précise encore M. Sudworth.

Mais cette arrestation a été annoncée lundi par la Commission nationale pour la paix de la Corée du Nord à l'occasion d'une conférence de presse. La Commission y expliquait que le journaliste de la BBC avait "attaqué le système de la RDPC (République populaire démocratique de Corée)" et fait du "journalisme non objectif", rapporte l'agence Chine Nouvelle qui dispose d'un bureau à Pyongyang.

128 journalistes accrédités

Pyongyang a accordé des visas à 128 journalistes en provenance de 12 pays pour suivre le congrès du Parti des travailleurs de Corée, qui s'est ouvert vendredi, le premier depuis 1980. Mais ils n'ont qu'un accès limité à l'événement.

Leurs mouvements sont étroitement encadrés et ils n'avaient pas pu lundi accéder au congrès du Parti des travailleurs qui a commencé vendredi.

afp/ebz

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Kim Jong-Un devient président du parti unique

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un s'est vu décerner un nouveau titre lundi lors du congrès du parti unique au pouvoir. Il est désormais président du Parti des travailleurs de Corée.

Le chef de l'Etat de la Corée du Nord, Kim Yong-Nam, dont la fonction est largement honorifique, a fait cette annonce devant des journalistes étrangers conviés au congrès du parti, le premier en 36 ans.

Stratégie nucléaire entérinée par le parti

Ce congrès exceptionnel visait aussi à confirmer la stratégie du "byungjin" initiée par Kim Jong-Un, qui consiste à mener de front développements économique et nucléaire.

Ainsi, des milliers de délégués ont adopté dimanche une motion proposée la veille par le dirigeant de 33 ans, sur les avancées économiques couplées au développement d'une "force nucléaire d'autodéfense à la fois en termes de qualité et de quantité".

Le congrès a également entériné le principe selon lequel la Corée du Nord ne fera usage de ses armes nucléaires que si sa souveraineté est menacée par une autre puissance nucléaire, et la nécessité de travailler à la réunification éventuelle de la péninsule divisée.