Les députés français ont rejeté jeudi une motion de censure de l'opposition de droite contre le gouvernement, ce qui a entraîné l'adoption en première lecture du projet de loi Travail malgré la contestation de la rue et d'une partie de la gauche.
Pour être adoptée, la motion de censure déposée en réponse au passage en force permis par l'article 49-3 de la Constitution devait recueillir la majorité absolue des suffrages, soit 288 voix, trois sièges étant actuellement vacants.
Elle n'en a obtenu que 246, dont les 196 Républicains, 27 centristes de l'UDI sur 30, deux écologistes sur 16, un radical de gauche sur 18 et 10 députés Front de gauche.
Les députés socialistes "frondeurs" n'ont pas voté jeudi la motion de la droite, contrairement à à leurs homologues du Front de gauche ulcérés par le procédé.
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Mardi, le Premier ministre Manuel Valls avait engagé la responsabilité de son gouvernement pour passer en force sur le projet de réforme du Code du travail.
reuters/sbad
Manifestations violentes
Les sept syndicats opposés à la loi Travail n'ont pas réussi jeudi à donner un nouvel élan à la mobilisation en dépit de la colère provoquée par le passage en force du gouvernement.
De nouvelles violences ont émaillé les défilés, à Paris, Nantes, Toulouse ou Caen. L'opposition de droite a de nouveau reproché au gouvernement de laisser se transformer les rues et places en scènes de guérilla urbaine.
A Paris, où 11'500 à 12'500 personnes ont manifesté, selon la police, et 50'000 selon la CGT, des groupes de jeunes masqués ont jeté des projectiles sur des membres du service d'ordre des syndicats, faisant plusieurs blessés.
Ils s'en sont ensuite pris aux forces de l'ordre et ont dégradé des biens publics. Deux personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police.