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Le remplaçant de Dilma Rousseff tente la carte de l'apaisement

Près de 61% des Brésiliens souhaitent le départ du président par intérim. [Antonio Lacerda]
Près de 61% des Brésiliens souhaitent le départ du président par intérim. - [Antonio Lacerda]
Désigné président par intérim du Brésil après la suspension du mandat de Dilma Rousseff, Michel Temer a demandé jeudi aux Brésiliens lui faire "confiance". L'ONU et les Etats-Unis ont appelé "au calme".

Michel Temer, 75 ans, vice-président devenu président par intérim, s'est installé provisoirement au palais du Planalto jeudi soir en affichant un immense sourire comme au soir d'une élection triomphale, quand bien même il est tout aussi impopulaire que Dilma Rousseff. Celle-ci venait d'être suspendue de ses fonctions de présidente en raison d'un vote historique du Sénat, permettant l'ouverture d'un procès pour des soupçons de maquillage des comptes publics.

Il est "urgent de pacifier la nation et d'unifier le pays", a déclaré Michel Temer, dont le nouveau gouvernement ne comprend que des hommes.

Gouvernement libéral

Composé de 24 ministres, ce nouvel exécutif aura pour tâche prioritaire de redresser l'économie. Michel Temer a ainsi prôné des coupes budgétaire, ainsi que des incitations à l'investissement pour combattre l'inflation et le chômage.

Néanmoins, cet homme de centre-droit s'est aussi engagé à ne pas toucher aux "programmes sociaux" en faveur des plus démunis. Il a aussi promis de ne pas étouffer l'enquête sur le gigantesque scandale de corruption Petrobras, qui éclabousse aussi bien le Parti des travailleurs de Dilma Rousseff et Luiz Inacio Lula que sa propre formation.

Selon un récent sondage, environ 61% des Brésiliens souhaitent le départ de  Michel Temer et des élections anticipées. Mais celles-ci ne sont pas prévues par la Constitution.

>> "Les partisans de Dilma Rousseff appellent à la résistance" :

Les partisans de Dilma Rousseff ne désarment pas
Les partisans de Dilma Rousseff ne désarment pas / L'actu en vidéo / 53 sec. / le 13 mai 2016

ats/bri

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Nombreux appels au calme

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé "au calme et au dialogue au sein de toutes les composantes de la société".

De son côté, le porte-parole de la Maison Blanche a indiqué que "le président continue à avoir confiance dans la solidité des institutions démocratiques du Brésil". Il a précisé que Barack Obama n'avait eu aucun échange téléphonique avec Michel Temer.

Si l'Argentine s'est aussi dite "confiante" dans "la solidité de la démocratie brésilienne". L'Equateur, le Chili et l'Espagne ont eux exprimé leur "préoccupation".

Dilma Rousseff dénonce à nouveau "un coup d'Etat"

"Ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement mon mandat, c'est le respect des urnes, de la souveraineté du peuple brésilien et de la Constitution", a déclaré Dilma Rousseff dans sa première déclaration après le vote sénatorial.

Elle a aussi répété qu'elle était victime d'un "coup d'Etat" et d'une "farce juridique et politique", et que son gouvernement avait subi "un intense sabotage".