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Le nouveau gouvernement brésilien déjà sous le feu des critiques

Le gouvernement brésilien réuni autour de Michel Temer, président ad interim et de son ministre des Finances Henrique Meirelles. [Ueslei Marcelino]
Le gouvernement brésilien réuni autour de Michel Temer, président ad interim et de son ministre des Finances Henrique Meirelles. - [Ueslei Marcelino]
Le nouveau gouvernement brésilien de Michel Temer s'est mis au travail vendredi en préparant la population à des "mesures difficiles" pour affronter "la pire crise économique de l'histoire du pays".

A peine formé, ce gouvernement au profil libéral et conservateur suscitait de nombreuses critiques: ses 24 membres sont tous des hommes, blancs, pour la première fois depuis le rétablissement de la démocratie dans les années 1980, et sept d'entre eux sont cités dans l'enquête sur l'énorme scandale de corruption Petrobras.

"La priorité est désormais de maîtriser la dépense publique", a déclaré le nouveau ministre de l'Economie Henrique Mereilles, un ancien président de la Banque centrale dont la nomination a été bien accueillie par les milieux économiques.

Il a promis que le programmes sociaux en faveur des plus démunis, implantés par la gauche, "seront maintenus".

Réformes "indispensables"

Mais il a préparé les Brésiliens à un paquet de mesures impopulaires: "indispensable" réforme du système des retraites déficitaire, augmentation temporaire des impôts "si nécessaire" et réforme du droit du travail. Il s'est toutefois gardé d'annoncer des mesures chiffrées.

afp/sbad

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Profonde récession

Le géant émergent d'Amérique latine est plongé dans une profonde récession. Son PIB s'est contracté de 3,8% en 2015 et devrait chuter d'autant cette année.

La dette publique et les déficits augmentent rapidement, comme le chômage qui frappe 11 millions de Brésiliens. L'inflation élevée contraint la Banque centrale à maintenir un taux directeur de 14,25%, l'un des plus élevés au monde, qui décourage les investisseurs.

Plus de ministère indépendant de la Culture

Des artistes ont qualifié vendredi de "grand recul" la disparition d'un ministère de la Culture autonome. Mendonça Filho a été nommé ministre de l'Education et de la Culture au sein d'un gouvernement resserré qui a succédé à celui de la présidente Dilma Rousseff, écartée du pouvoir

L'association Procure Saber (cherche à savoir), qui regroupe des artistes comme les chanteurs Chico Buarque, Caetano Veloso ou encore Gilberto Gil, a écrit une lettre ouverte à l'attention de Michel Temer, publiée par le journal O Globo pour critiquer la fusion des deux ministères.

"Si le ministère de la Culture perd son statut et dépend d'un ministère qui a une autre priorité (...), on court le risque de perdre toute l'expertise qui s'y est développée", écrit l'association.

L'acteur Wagner Moura, qui a joué notamment dans les films Troupe d'élite 1 et 2 et a interprété Pablo Escobar dans la série Narcos, a déploré auprès du même journal un "mouvement malhonnête pour convaincre le public de la futilité de la culture et de l'incrimination des artistes" qui profitent des exonérations fiscales.