Si les Palestiniens ont salué l'initiative française, Israël redoute qu'un tel forum international cherche à dicter les termes d'un accord de paix visant à l'établissement d'un Etat palestinien en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. Benjamin Netanyahu l'a fait savoir à l'occasion de la venue à Jérusalem du chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault
"Je lui ai dit que la seule manière de faire progresser vraiment la paix entre les Palestiniens et nous est de tenir des négociations directes, sans conditions préalables", a déclaré Benjamin Netanyahu.
Demande clé
Ces commentaires reprennent la réponse officielle déjà exprimée par Israël le mois dernier après l'annonce de la proposition française.
Benjamin Netanyahu a ajouté que toute autre formule constituerait "une trappe de secours" pour les Palestiniens, par laquelle ils pourraient éviter de satisfaire à une demande clé d'Israël, à savoir celle d'être reconnu comme "l'Etat-nation du peuple juif".
reuters/jgal
Une réunion programmée à Paris
La France a programmé une conférence internationale le 30 mai à Paris pour inciter à la relance des négociations et leur fixer un cadre, mais sans Israël ni les Palestiniens.
Cette conférence doit réunir les représentants du Quartet sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne, Nations unies), la Ligue arabe, le Conseil de sécurité des Nations unies et une vingtaine de pays.
Les pourparlers israélo-palestiniens sont au point mort depuis l'échec de la relance des efforts de paix par les Etats-Unis en 2014.
Jean-Marc Ayrault réfute les doutes sur "l'impartialité" de la France
Après son entretien avec Netanyahu, à l'issue duquel il n'a fait aucune déclaration, Jean-Marc Ayrault a rencontré le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah pour lui présenter l'initiative.
Le ministre français des Affaires étrangères a réfuté les doutes du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur "l'impartialité" de la France.
"La France est désintéressée, mais elle est profondément convaincue que si on ne veut pas laisser prospérer, ici dans cette région, les idées de Daech (acronyme arabe de l'organisation de l'Etat islamique) il faut faire quelque chose", a affirmé Jean-Marc Ayrault.