Dans "1944", la chanteuse Jamala, Tatare de Crimée, évoque la déportation de son peuple par les autorités soviétiques lors de la Seconde guerre mondiale. La Russie, qui a annexé la Crimée en mars 2014, y avait vu des sous-entendus "politiques" et avait protesté contre la participation ukrainienne.
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Grand favori des parieurs, le Russe Segueï Lazarev a échoué à la troisième place. "Ce n'est pas la chanteuse ukrainienne Jamala et sa chanson '1944' qui ont remporté l'Eurovision 2016, c'est la politique qui a battu l'art", a commenté le sénateur Frantz Klintsevitch. Il a appelé au boycott par la Russie du prochain concours Eurovision, qui sera organisé en Ukraine.
Les Tatars de Crimée, une communauté musulmane autochtone, s'étaient opposés à l'annexion par la Russie de cette presqu'île ukrainienne et subissent depuis une forte pression de la part des autorités russes.
"La géopolitique a pris le dessus"
Pour le président du comité des Affaires étrangères du Sénat, Konstantin Kossatchev, "c'est la géopolitique qui a pris le dessus". Et, selon lui, cette victoire à l'Eurovision risque de donner des ailes aux dirigeants ukrainiens et de compromettre ainsi le difficile processus de paix dans l'est de l'Ukraine.
Victoire de l'Ukraine, défaite de la Russie: le tabloïde à grande diffusion Komsomolskaïa Pravda publie sur son site un article intitulé "Comment le jury européen a volé la victoire de Lazarev". Il demande l'annulation des résultats en raison du contenu "politique" de la chanson de Jamala.
ats/ptur