"(Nicolas) Maduro ne va pas quitter le pouvoir suite au référendum parce qu'il n'y aura pas de référendum (...) Ils (les responsables de l'opposition) (...) s'y sont pris trop tard, trop mal et en commettant des fraudes", a déclaré le vice-président vénézuélien Aristobulo Isturiz dimanche.
"Ils devront tous nous tuer avant de nous faire un coup d'Etat parlementaire", a ajouté Aristobulo Isturiz. Les autorités électorales doivent encore se prononcer officiellement sur la recevabilité d'un référendum.
Maduro brandit une "menace extérieure"
Ces derniers jours, le président Maduro et ses proches ont multiplié les mesures répressives et les déclarations incendiaires face à une "menace extérieure" non identifiée.
Nicolas Maduro a ainsi décrété dans la nuit de vendredi à samedi l'état d'exception, avant d'ordonner samedi la saisie des usines "paralysées par la bourgeoisie" et l'emprisonnement des entrepreneurs accusés de "saboter le pays", ainsi que des manoeuvres militaires la semaine prochaine.
Pourraient être concernées quatre usines du groupe Polar, la plus importante société dans le secteur alimentaire au Venezuela, qui ont arrêté la production le 30 avril dernier.
D'autres sites pourraient être visés, sachant que les entreprises du pays ne travaillent qu'à 43,8% de leurs capacités, faute de devises étrangères (contrôlées par l'Etat) pour payer leurs fournisseurs internationaux, comme l'affirment les entrepreneurs vénézuéliens.
Profonde crise
Depuis la fin 2015 et la victoire d'une coalition d'opposition aux élections législatives, le Venezuela est confronté à une crise politique, économique et sociale qui attise les tensions.
Coupures d'électricité quotidiennes, services publics ouverts uniquement deux jours par semaine, pillages de commerces, protestations : la situation dans le pays devient chaque jour un peu plus chaotique.
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afp/ptur
L'opposition veut la révocation du président Maduro
L'opposition, qui exige la tenue d'un référendum pour révoquer le président, a également manifesté samedi et mis en garde contre un risque d'"explosion" du Venezuela.
L'"urgence économique" autorise le gouvernement à disposer des biens du secteur privé pour garantir l'approvisionnement des produits de base, ce qui, selon ses détracteurs, ouvre la voie à de nouvelles expropriations.
Cette mesure a été prise pour "déstabiliser le pays et empêcher le référendum", dénonce l'opposition.