Grèves et manifestations à travers la France contre la loi Travail
Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé mardi dans plusieurs villes de France contre le projet de loi travail. Les routiers ont inauguré une semaine de grèves reconductibles, notamment dans les transports.
A Paris, un cortège de plusieurs milliers de personnes - entre 11'000 et 12'000 selon la police contre 55'000 pour les syndicats - a défilé sous la surveillance de la police, qui a tiré des gaz lacrymogènes. Sur la place Denfert-Rochereau, des manifestants ont jeté des pavés.
La police a interpellé une douzaine de personnes, surtout pour port d'arme prohibée (petites masses, pavés).
Les casseurs, "ça suffit", s'écrie Hollande
Les manifestations ont aussi rassemblé quelques milliers de personnes à Nantes, où des incidents ont éclaté et la Fnac évacuée après des jets de projectiles. D'autres défilés ont eu lieu à Rennes, Marseille, Toulouse, Lyon et Grenoble. A Marseille, où le service de sécurité a été musclé, huit personnes ont été interpellées.
Les casseurs, "ça suffit et ça ne pourra pas rester sans réponse", a prévenu François Hollande. Malgré les protestations, le président français a affirmé mardi matin sur Europe 1 que la loi El Khomri passerait: "Je ne céderai pas parce qu'il y a eu trop de gouvernements (...) qui ont cédé, d'où l'état du pays que j'ai trouvé en 2012".
Ports paralysés
Sept syndicats sont à l'initiative des deux nouvelles journées d'actions unitaires de mardi et jeudi, les sixième et septième en un peu plus de deux mois, pour contester le texte de la ministre du Travail Myriam El Khomri, jugé trop favorable aux entreprises.
Des actions lancées dès l'aube par plusieurs fédérations de transports ont également conduit à la paralysie de la zone portuaire et industrielle du Havre, du port de Saint-Nazaire et de la raffinerie de Donges, près de Nantes. Des opérations escargot et des barrages filtrants ont aussi été organisés à Rennes, Calais, Caen, ainsi qu'à l'aéroport de Perpignan ou encore à Fos-sur-Mer.
Perturbations également à la SNCF
Des grèves reconductibles étaient aussi annoncées chez les dockers, marins et facteurs. Dès mercredi, ce sera au tour de la SNCF de faire grève, où les revendications internes s'ajoutent au rejet de la loi. Jeudi enfin, à l'aéroport parisien d'Orly, 15% des vols seront normalement supprimés.
A la SNCF, la CGT-cheminots et SUD-rail appellent à la grève reconductible à la fois pour peser dans les négociations sur les conditions de travail des cheminots et protester contre le projet de loi Travail.
>> Les images des manifestations :
ats/grin/olhor
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Dérangements en Suisse
Les grèves ont aussi des répercussions en Suisse. Ce sont surtout les trains TER (régionaux) en Alsace, avec départ et arrivée à Bâle, ainsi qu'en Franche-Comté, avec des liaisons à La Chaux-de-Fonds (NE), qui affectent les liaisons avec la Suisse, ont indiqué les CFF.
En revanche, la plupart des TGV circulent normalement, seuls trois trains devraient être supprimés entre Genève et Paris.