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"Donald Trump veut renouveler la politique étrangère des Etats-Unis"

Walid Phares, conseiller de Donald Trump pour la politique étrangère. [EPA/Keystone - Yonhap]
A quoi ressemblerait la politique étrangère de Donald Trump? / Tout un monde / 11 min. / le 18 mai 2016
Alors que la possible élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis fait frémir les diplomates, son conseiller, Walid Phares, livre à la RTS quelques clés pour comprendre sa vision de la politique étrangère.

Revoir toutes les relations des Etats-Unis avec ses alliés, démanteler le groupe Etat islamique sur le terrain ou encore renégocier l'accord sur le nucléaire iranien, voilà dans les grandes lignes ce que ferait le seul candidat en lice pour l'investiture républicaine Donald Trump en cas d'élection à la Maison Blanche.

"Il n'est pas un isolationniste", annonce en préambule le professeur de science politique Walid Phares, qui le conseille pour la politique étrangère, interviewé dans l'émission Tout un monde sur La Première. "Il commencera par déterminer quels sont les intérêts supérieurs pour les Etats-Unis en termes de politique, d'économie et de sécurité, mais cela ne s'arrêtera pas là", explique le Libanais d'origine.

Considérant que la plupart des alliances et traités qui lient les Etats-Unis à ses amis et alliés datent de la Guerre froide, le républicain prévoit de dépoussiérer les relations diplomatiques américaines. "Donald Trump ne veut pas détruire la politique étrangère des Etats-Unis, il veut la renouveler", assure son conseiller.

Intervention terrestre face à l'EI

Face au groupe Etat islamique, par exemple, Donald Trump irait plus loin que l'administration Obama qui se contente de vouloir "contenir" les djihadistes. "Donald Trump voudrait un démantèlement sur le terrain", détaille Walid Phares.

Et pour l'obtenir, conscient de l'opposition de l'opinion publique américaine à toute forme d'intervention terrestre, il recourrait à des alliés locaux comme les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite ou encore la Jordanie.

Renégocier avec l'Iran

Alors qu'il avait qualifié de "désastre" l'accord trouvé sur le nucléaire iranien, Donald Trump s'il arrivait à la présidence demanderait aux Iraniens de renégocier les termes du contrat. "Des sommes énormes ont été libérées pour les Iraniens et eux non seulement ils n'appliquent pas le traité mais en plus ils continuent à s'étendre de plus en plus dans la région, en Irak ou en Syrie, avec le Hezbollah libanais", estime Walid Phares.

Et le candidat républicain ne cache pas son regret que le traité ait été fait aussi rapidement et sans consulter le Congrès ni le Sénat.

Privilégier la sécurité intérieure

Volontiers populiste et polémique, "pour toucher les millions de gens qui ne vont jamais voter" selon son conseiller, Donald Trump avait déclaré vouloir interdire aux musulmans de rentrer sur le territoire américain.

"Il faisait face à la pression de la base populaire après les attentats de Paris et la fusillade de San Bernardino, en Californie", justifie Walid Phares qui évoque une seconde partie de discours mal comprise. Selon lui, "ce n'est pas une position contre les musulmans mais pour préserver la sécurité dans la mesure où on ne sait pas ce qu'il se passe".

jgal

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Un candidat prêt à dialoguer avec la Corée du Nord

Le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump, a affirmé qu'il rouvrirait le dialogue avec le dirigeant nord-coréen Kim Jung-Un, ce qui marquerait un changement radical de diplomatie américaine. Les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques officielles depuis la fin de la guerre de Corée en 1953.

Washington cherche depuis à isoler Pyongyang notamment par des sanctions économiques en réponse au programme nucléaire de la Corée du Nord qui, de son côté multiplie les provocations et les menaces à son encontre.

"Je mettrais beaucoup la pression sur la Chine parce qu'économiquement nous avons énormément de pouvoir sur la Chine. Les gens ne savent pas cela", a-t-il ajouté, précisant que la Chine est le seul allié du régime de Pyongyang.