"Mon premier harcèlement c'était à 7 ans, le chauffeur de bus scolaire me faisait asseoir à l'avant pour passer la main sous ma blouse" ou encore "J'avais 5 ans, le moniteur de natation se frottait à moi sous l'eau. Heureusement, ce n'est pas allé plus loin. Je n'ai rien dit à mes parents".
Au lendemain de grandes mobilisations contre la violence machiste au Mexique, Twitter s'est fait l'écho du sentiment de honte ou d'impuissance ressenti par les femmes mexicaines quand elles ont été visées pour la première fois, parfois dès l'enfance, par un comportement sexiste agressif.
Plaintes rares
Lancé fin avril par la journaliste colombienne Catalina Ruiz Navarro, le hashtag #MiPrimerAcoso ("Mon premier harcèlement", en espagnol) vise à libérer la parole sur la violence faite aux femmes dans une société où celle-ci est souvent banalisée. Preuve en est: seule une agression sexuelle sur cinq fait l'objet d'une plainte dans le pays.
En le disant, nous craignions de devenir des victimes. En fait, nous avons gagné en crédibilité
"Nous les femmes n'en parlions pas car on avait l'impression qu'en le disant à haute voix, nous deviendrions des victimes et que cela nous rendrait inférieures", explique l'activiste qui s'est inspirée d'une idée de féministes brésiliennes. "En fait, il s'est passé le contraire. En parlant, nous nous sommes unies, et cela nous a donné une crédibilité", ajoute-t-elle.
Réactions masculines
Au final, le hashtag a réussi le pari d'amener le sujet dans le débat public. Certains hommes ont reconnu être touchés par les récits lus sur les réseaux sociaux. Ils ont proposé d'utiliser le hashtag #MiPrimerAcoso dans l'autre sens, pour parler de la première fois qu'ils ont harcelé ou sifflé une femme.
Une façon peut-être de se responsabiliser dans un pays où le harcèlement reste rarement puni.
jgal