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La fronde sociale continue en France dans un climat miné par les violences

En France, les contestations contre la réforme du Code du travail continuent
En France, les contestations contre la réforme du Code du travail continuent / 19h30 / 2 min. / le 19 mai 2016
Les opposants à la loi sur le travail maintiennent la pression ce jeudi en France avec de nouveaux blocages et manifestations. Les grèves perdurent aussi. La police a déjà procédé à 19 interpellations à Rennes.

Le ton est monté d'un cran jeudi matin au lendemain de nouveaux affrontements à Paris contre les forces de l'ordre. Le Premier ministre Manuel Valls se dit prêt à faire lever par les forces de l'ordre les blocages des ports, des raffineries et des aéroports.

"Nous ne pouvons tolérer ces barrages", a indiqué le chef du gouvernement qui a accusé les syndicats CGT et Force ouvrière (FO) d'"attiser les inquiétudes" avec des "contre-vérités" sur la rémunération des heures supplémentaires dans la nouvelle loi.

"Ce n'est pas la première fois qu'un gouvernement dit rester droit dans ses bottes. Le match n'est pas fini", a répliqué sur France Inter le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly, qui continue de réclamer avec son homologue de la CGT le retrait de la réforme.

>> Lire : Comprendre la loi sur le travail, le projet décrié du gouvernement français

Les syndicats se protègent

La manifestation parisienne contre le projet de loi travail a rassemblé 100'000 personnes jeudi après-midi, selon une évaluation de la CGT. La préfecture de police avance pour sa part le chiffre de 13'000 à 14'000 manifestants.

Sous haute surveillance de la police et encadré par des services d'ordre syndicaux non armés, le parcours parisien a été jusque-là dépourvu d'incidents graves rapportés. Toutefois, il n'a pas été exempt de quelques jets de pierres et tirs de gaz lacrymogènes, notamment près de l'arrivée.

Quelques publicités et agences bancaires ont également subi des dégradations, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des grèves de routiers et de cheminots continuent également d'appuyer le mouvement. Jeudi matin, les routiers ont mené une opération de blocage près de la zone industrielle de Fos-sur-mer, près de Marseille. Dans l'ouest du pays, des barrages filtrants ont été mis en place à Rennes et un autre à Nantes.

Interpellations à Rennes

A Rennes précisément, haut lieu de la grogne, la police a interpellé dans la matinée 19 personnes au visage recouvert de cagoules dans plusieurs stations de métro de la ville alors qu'elles tentaient de dégrader des systèmes permettant aux rames automatiques de circuler.

Dans la région du Havre, la mobilisation a pris de l'ampleur: deux raffineries étaient bloquées et la pénurie de carburant gagne du terrain. Dans le centre-ville du Havre, des pneus brûlaient. A Cherbourg, de premiers barrages ont été mis en place.

Contrôleurs aériens à l'arrêt

La circulation des trains était également perturbée pour la deuxième journée consécutive, affectant fortement certaines lignes régionales et moins l'Ile-de-France. Côté TGV, deux trains sur trois étaient prévus.

Un appel à la grève des contrôleurs aériens devait aussi légèrement affecter le trafic, notamment à Orly où 15% d'annulations préventives étaient annoncées.

agences/dk/mre

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Ruptures de stock dans les stations-service

Les ruptures de stock se sont multipliées jeudi dans les stations-service de l'ouest de la France, le blocage de la raffinerie Total de Donges (Loire-Atlantique) et du dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine) entraînant un "mouvement de panique" chez les automobilistes.

Total a recensé "des perturbations localisées" et "quelques difficultés d'approvisionnement" dans les régions Bretagne, Pays-de-la-Loire et Normandie, où près d'une station-service sur cinq est en rupture de stock.