Les enregistreurs de vol, ou "boîtes noires", qui pourraient expliquer les raisons du crash, n'ont pas encore été repérées, alors que les enquêteurs français ont confirmé samedi l'existence d'alertes signalant "de la fumée en cabine".
Mais "il est bien trop tôt pour émettre tout jugement à partir d'une seule source d'informations, comme ces messages", a réagi samedi soir le ministère égyptien de l'Aviation civile. Ces messages "sont des indicateurs qui peuvent avoir des causes différentes et donc il faut des analyses plus poussées."
Incendie à bord?
En l'absence de toute revendication, seule l'analyse des débris de l'avion, des corps et, surtout, des deux enregistreurs de vol permettra de faire la lumière sur les raisons du crash.
Auparavant, le gouvernement égyptien et les experts semblaient privilégier la thèse de l'attentat pour expliquer la chute dans la nuit de mercredi à jeudi du vol MS804 reliant Paris au Caire avec 66 personnes à bord, dont 30 Egyptiens et 15 Français, à près de 300 kilomètres de la côte nord de l'Egypte.
Mais selon Philip Baum, un spécialiste de l'aéronautique cité par la BBC, "tout cela commence à montrer qu'il ne s'agissait probablement pas d'un détournement, qu'il n'y a probablement pas eu de bagarre dans le cockpit, qu'il s'agit probablement d'un incendie à bord."
agences/vkiss
Vers un suivi en temps réel?
Même si pour le vol d'Egyptair, il n'aura fallu qu'une journée à l'armée égyptienne pour retrouver les premiers débris, la question du suivi des avions en temps réel est "légitime", a estimé vendredi le secrétaire d'Etat français aux transports Alain Vidalies.
"Un travail expérimental très avancé est en cours", a-t-il ajouté, précisant que les ingénieurs testaient un "système de satellites positionnés différemment qui permettent de suivre en permanence les avions". Mais un tel système représente un coût pour les compagnies, alors que beaucoup connaissent des difficultés financières.
En mars, l'organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a également annoncé l'adoption de nouvelles normes, avec une entrée en vigueur d'ici 2021, pour garantir que le lieu d'un accident soit connu immédiatement, "dans un rayon de six milles nautiques (11 km)".