La grève est désormais votée dans huit raffineries sur huit en France, y compris celles d'Exxon Mobil où une baisse du débit de 50% minimum est prévue, a déclaré Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral du secteur pétrole de la CGT.
"Une grève a été votée ce matin à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) en réaction à la charge des forces de l'ordre à Fos-sur-Mer", a-t-il dit en se référant à l'intervention pour lever les barrages des militants CGT aux accès du dépôt pétrolier près de Marseille.
Une "résistance importante" y a été rencontrée mardi à l'aube, a annoncé la préfecture de police, qui a fait usage "de canon à eau et de gaz lacrymogène pour faire partir les militants", a déclaré la CGT de son côté. Les accès du site étaient occupés depuis lundi par plus d'un demi-millier de militants du syndicat CGT.
Manuel Valls reste ferme
Le Premier ministre Manuel Valls a dénoncé lundi "le chantage" d'une partie de la CGT tout en appelant les Français à ne "céder à aucune panique" concernant d'éventuelles pénuries. Il a précisé sur Europe 1 que "nous continuerons d'évacuer les sites et dépôts bloqués".
Le chef du gouvernement a aussi réaffirmé que la réforme du droit du travail, contestée depuis mars mais passée en force à l'Assemblée nationale faute de majorité, irait "jusqu'au bout".
Le président François Hollande a pour sa part estimé que le blocage était "une stratégie portée par une minorité".
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a lui appelé les opposants à la réforme à "laisser avancer (...) une France qui travaille, une France qui croit en son avenir".
1500 stations fermées
Selon les autorités françaises, la situation était "stable voire en légère détérioration" lundi par rapport à la veille, où environ 1500 stations sur 12'000 étaient en rupture totale ou partielle de certains types de carburant.
Les automobilistes du nord de la France ont, eux, trouvé la parade: s'approvisionner en Belgique. Certains pompistes près de la frontière ont multiplié par trois leur clientèle ces derniers jours. Une répercussion sur la Suisse n'est pas exclue au vu de la carte des stations essence commençant à manquer de l'un ou l'autre carburant, établie par le blog de l'application "Essence".
afp/sbad