Le Premier ministre français a déclaré lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale qu'aucune option ne serait écartée pour assurer l'approvisionnement en carburant dans le pays.
"Il faut lever les blocages", a-t-il dit, alors que 11 dépôts de carburant ont été "libérés" par les forces de l'ordre.
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"Ma porte est toujours ouverte pour le dialogue mais la CGT ne fait pas la loi dans ce pays", a ajouté le chef du gouvernement. "Il n'y aura ni retrait du texte ni remise en cause de l'article 2."
Cet article concentre à lui seul une partie importante des mécontentements contre le texte. Il prévoit "la primauté de l'accord d'entreprise en matière de durée du travail".
Un jeu avec la peur
Il a par ailleurs estimé que les menaces de grève dans les centrales nucléaires relevaient d'"un jeu étrange, celui de vouloir faire peur aux Français" et souhaité que les Français cessent de subir "les chantages" des grévistes.
"Nous agissons pour les Français et pour que notre économie ne soit pas asphyxiée par les agissements de quelques-uns", a-t-il poursuivi.
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reuters/jgal
En pointe du conflit social, la CGT joue la radicalisation
En première ligne de la fronde contre la réforme du droit du travail en France, le syndicat CGT renoue avec sa tradition la plus contestataire, une stratégie à risque et qui révèle les fractures profondes au sein de la gauche française.
Après trois mois de grèves et manifestations diversement suivies, la centrale syndicale a engagé l'épreuve de force contre le projet et joue aujourd'hui son va-tout face au gouvernement socialiste.
Blocages de raffineries et dépôts pétroliers, appels tous azimuts à la grève dans la fonction publique, les transports, jusqu'aux centrales nucléaires: le pari est osé et des experts se demandent si la CGT a les moyens de son ambition de mettre le pays à l'arrêt.
Au-delà des effets d'annonce, le mouvement peine toujours "à faire masse", relève notamment Dominique Andolfatto, professeur de sciences politiques.