En une semaine, Fabiano Silveira est le deuxième ministre à devoir quitter le gouvernement du président par intérim du Brésil, Michel Temer, en lien avec l'opération anticorruption qui secoue depuis des mois les élites politiques et économiques du pays.
La semaine dernière, Romero Juca, sénateur nommé ministre de la Planification dans le gouvernement intérimaire, avait déjà été contraint à la démission après la révélation d'une conversation dans laquelle il se prononçait pour la fin de l'enquête sur le scandale Petrobras, dans lequel il est lui-même mis en cause.
Romero Juca suggérait dans cette conversation que si la destitution de la présidente Dilma Rousseff était finalement prononcée, cela permettrait d'arrêter les investigations sur le scandale.
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Arguments pour les pro-Rousseff
Michel Temer, vice-président centriste membre du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), a accédé à la présidence le 12 mai dernier lorsque les sénateurs ont voté la suspension de Dilma Rousseff, accusée par l'opposition d'avoir maquillé les comptes publics et menacée de destitution.
Rousseff et ses partisans dénoncent en retour un coup d'Etat et affirment que toute la procédure de destitution vise à étouffer une vaste affaire de corruption impliquant des entreprises du BTP, des partis politiques et la compagnie pétrolière Petrobras, dont le directeur général, Aldemir Bendine, a présenté lundi sa démission.
Michel Temer s'en défend. Mais les révélations accablant son ministre de la Transparence, une semaine après la démission de son ministre de la Planification, noircissent le tableau et donnent des arguments aux pro-Rousseff, pour lesquels l'administration intérimaire n'a pas de légitimité.
agences/ptur
Des conversations enregistrées à l'origine des accusations
Les accusations portées contre le ministre de la Transparence découlent de conversations enregistrées à son insu il y a plus de trois mois et révélées dimanche soir par la chaîne de télévision Globo.
On y entend Fabiano Silveira critiquer les procureurs chargés de l'enquête sur l'existence de ce vaste réseau de surfacturations et de corruption autour de Petrobras et expliquer au président du Sénat, Renan Calheiros, comment se défendre au mieux.
D'après Globo TV, d'autres enregistrements suggèrent que le ministre a tenté à plusieurs reprises d'obtenir des procureurs des informations sur le déroulement de leur enquête et en aurait fait part à Renan Calheiros. Fabiano Silveira était alors conseiller du Conseil de justice nationale, chargé de superviser le fonctionnement de la justice brésilienne.