Simone Gbagbo, 66 ans, comparaît pour "crime contre l'humanité", "crimes contre les prisonniers de guerre" et "crimes contre les populations civiles" commis lors de la crise de 2010-2011 qui avait fait plus de 3000 morts en cinq mois.
A la mi-journée, une trentaine de militants pro-Gbagbo se sont rassemblés devant le palais de justice d'Abidjan pour manifester leur soutien à l'épouse de Laurent Gbagbo, qui comparaît lui-même depuis le début de l'année devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.
25 témoins de l'accusation
Ce nouveau procès devrait durer un mois, et verra la participation "de 25 témoins de l'accusation". L'épouse de l'ex- président est incarcérée à Abidjan où elle purge une première peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat".
"Le principal défi pour l'accusation sera d'identifier des preuves la liant aux (...) exactions commises par les forces pro-Gbagbo", a estimé Human Rights Watch, qui a déjà dénoncé les insuffisances de son premier procès.
afp/ptur
Les ONG se disent marginalisées
La Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), la Ligue ivoirienne des droits de l'Homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits de l'Homme (MIDH), qui disent représenter "près de 250 victimes", ont annoncé lundi leur décision de "se tenir à l'écart" du procès.
"Nos avocats n'ont pas eu accès à toutes les étapes de la procédure. Sur quelle base vont-ils donc défendre leurs dossiers?", s'interroge Pierre Kouamé Adjoumani, président de la LIDHO. "Cela ne servira à rien d'aller faire de la figuration", a-t-il ajouté.
Human Rights Watch (HRW) a de son côté évoqué "un moment charnière pour la justice" si les "victimes" ont droit à un procès "crédible, équitable et suivi par d'autres procès visant les auteurs de violations des droits humains des deux parties de la crise postélectorale de 2010-2011".