Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont lancé mardi une opération visant à couper l'accès de l'Etat islamique au territoire syrien le long de la frontière turque, que les djihadistes utilisent pour assurer la circulation des combattants étrangers.
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plusieurs villages ont été repris depuis le début de l'offensive et les SDF ne sont plus qu'à quinze kilomètres de Manbij. Toujours selon l'OSDH, quinze civils ont été tués dans les dernières vingt-quatre heures dans des frappes de la coalition anti-EI qui accompagnent la progression de ces forces.
Soutien américain
Des membres des forces spéciales américaines appuient légalement 'offensive sur le terrain. Ils sont présents en tant que conseillers et restent à distance de la ligne de front, ont précisé des responsables américains qui ont requis l'anonymat.
L'opération intervient avant une éventuelle offensive sur la Raqqa, capitale auto-proclamée de l'Etat islamique en Syrie. Priver l'EI de la poche de Manbij pourrait aidera à isoler les djihadistes et affaiblira leur capacité à livrer des armes à Raqqa.
Le président américain Barack Obama a autorisé 300 militaires des forces spéciales à opérer sur le terrain à partir de lieux tenus secrets en Syrie pour aider à organiser la lutte contre l'EI.
reuters/mre
Kurdes prêts à se retirer
Chose sans doute essentielle pour la Turquie, l'opération sera majoritairement menée par des Arabes syriens et non pas par les forces kurdes des unités YPG, qui traditionnellement composent la majorité des Forces démocratiques syriennes.
Lors de cette opération, les Kurdes ne représenteront qu'un cinquième ou un sixième de la totalité des effectifs, ont expliqué des responsables. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a contredit cette affirmation, assurant que les Kurdes étaient majoritaires.
Ankara considère les YPG kurdes comme des terroristes et est très irritée du soutien que leur accordent les Etats-Unis.
Un responsable a assuré à Reuters que les YPG se contenteront de chasser l'EI du secteur autour de Manbij et que les combattants arabes seront les seuls à stabiliser et sécuriser la zone après le départ de l'EI.