Du racisme dans la sélection des Bleus pour l'Euro? La polémique enfle

La sélection des Bleus est connue depuis quelques jours et elle ne comprend ni Karim Benzema ni Hatem Ben Arfa. Entre déclarations enflammées et refus d'aborder le sujet, ce choix du coach Didier Deschamps a soulevé une polémique à propos d'un racisme latent en France.

D'Eric Cantona à Jean-Pierre Raffarin, les réactions de soutien ou d'opposition ont enflé ces derniers jours. Et l'interview de Karim Benzema fait la Une du quotidien sportif espagnol Marca ce mercredi:

Cantona et Debbouze s'offusquent

C'est tout d'abord l'ex-footballeur Eric Cantona qui a mis le feu aux poudres, affirmant dans le Guardian que Deschamps avait pris cette décision en raison des origines nord-africaines des deux joueurs, alors qu'il "est peut-être le seul en France à avoir un nom vraiment français". "Ben Arfa est peut-être le meilleur joueur en France aujourd'hui, mais il a des origines. Je suis autorisé à m'interroger à propos de ça", avait encore déploré Cantona. Didier Deschamps a ensuite porté plainte contre l'ex-joueur de l'équipe de France.

L'humoriste Jamel Debbouze a rapidement renchéri, estimant dans France Football qu'on ne pouvait sportivement se passer de ces deux joueurs et regrettant l'absence des représentants des banlieues en équipe de France. Selon lui, "tant qu'on ne permet pas aux quartiers d'évoluer et qu'on en fera pas des Sillicon Valley, qu'on ne leur permettra pas de s'épanouir humainement, socialement et économiquement, on leur en voudra toujours d'être ce qu'ils sont. Karim Benzema, et par extension Hatem Ben Arfa, payent la situation sociale de la France d'aujourd'hui".

La France va se rendre compte qu'elle a été injuste avec moi. J'ai déjà subi le contrecoup de la Coupe du monde 2010, mais l'Euro, c'est encore plus dur

Quant à Benzema, déclaré non sélectionnable en raison de sa mise en examen dans l'affaire du chantage à la sextape contre son coéquipier Mathieu Valbuena, il a estimé dans le journal espagnol Marca qu'il est encore présumé innocent et qu'il aurait pu jouer. Le récent vainqueur de la Ligue des Champions avec le Real juge encore que les succès électoraux du Front national ne sont peut-être pas étrangers à cette décision.

Le monde politique réagit

Plusieurs politiciens se sont vite emparés de l'affaire, dénonçant ces déclarations pour la plupart, à l'image du porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, qui a évoqué une "polémique qui n'a pas lieu d'être".

boi