"C'est un vote absurde. Il faut laisser l'histoire aux historiens", a affirmé Binali Yildirim. Même s'il a souligné que l'adoption du texte aurait un "impact défavorable" sur les liens entre Ankara et Berlin, le Premier ministre a estimé que les dégâts seraient limités.
"Il ne se passera rien, ce texte n'a aucune valeur pour nous, il sera nul et non avenu", a-t-il indiqué. Il a ainsi exclu que la Turquie riposte au vote allemand en tournant le dos à l'accord sur les migrants conclu avec l'UE.
Mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'était entretenu au téléphone avec Angela Merkel, exhortant au "bon sens" et lui a fait part de ses "inquiétudes".
>> Lire : Erdogan met en garde l'Allemagne avant le vote sur le génocide arménien
Fort appui politique
La Turquie a dans le passé réagi à l'adoption de tels textes par des pays européens en rappelant temporairement ses ambassadeurs.
Le projet est proposé par les groupes parlementaires de la majorité ainsi que par celui des Verts, formation de l'opposition. Il a toutes les chances d'être adopté.
afp/mre
L'Arménie appelle le Bundestag à résister aux pressions
Le président arménien Serj Sargsian a exhorté mercredi les députés allemands à ne pas céder aux intimidations de la Turquie et à adopter une résolution qualifiant de "génocide" les massacres d'Arméniens en 1915.
Dans une interview publiée mercredi par le quotidien Bild, Sargsian se dit persuadé que les élus du Bundestag "ne se laisseront pas intimider".
Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu un génocide.
La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500'000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.