Jeudi matin, malgré une amélioration sur les grandes lignes ferroviaires, la circulation des trains restait perturbée par une grève des cheminots - également nourrie par des revendications sectorielles.
"Est-ce qu'on doit s'arrêter de faire grève parce qu'il y a des inondations? La réponse est non. Est-ce qu'on doit arrêter parce qu'il y a l'Euro? La réponse est non", a déclaré sur RTL Fabien Villedieu, délégué syndical Sud-Rail à la SNCF.
"Ce sera compliqué"
"Je peux vous dire que vendredi ce sera compliqué de prendre la ligne D du RER. Ils vont bien trouver des non-grévistes pour faire tirer les trains, mais ça va être compliqué", a-t-il prédit à propos de la desserte du Stade de France. L'Euro de football y débute vendredi par le match France-Roumanie.
Près de huit millions de supporters, dont deux millions d'étrangers, sont annoncés en France durant la compétition.
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Les ordures s'amoncellent
A Paris et Marseille (sud), un arrêt de travail dans le traitement des ordures ménagères entraînait une accumulation de poubelles sur les trottoirs. La mairie de la capitale a toutefois prévu de recourir à des entreprises privées pour organiser leurs collecte. Les éboueurs, égoutiers et conducteurs de bennes parisiens en grève ont décidé jeudi de poursuivre leur mouvement jusqu'à mardi.
Au petit matin, des manifestants ont aussi perturbé l'accès au plus gros marché de gros de France, à Rungis (sud de Paris), qui fournit restaurants et commerces en produits frais. Des routes, des voies ferrés et un port ont également été bloqués en divers endroits.
agences/ebz
Préavis de grève à Air France
Le Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf), qui représente un quart des pilotes de la compagnie, a annoncé de son côté qu'il maintenait son mot d'ordre de grève de quatre jours à compter de samedi.
Il estime que les dernières propositions de la direction n'étaient pas satisfaisantes.
Ce conflit est lié à des revendications internes concernant notamment les salaires.
Vives critiques du gouvernement
Le gouvernement est monté au créneau jeudi pour dénoncer les mouvements de grève.
"Pour qu'une grève soit comprise, il faut qu'elle ait un sens et, aujourd'hui, cette grève n'a plus aucun sens", a déclaré le ministre des Finances Michel Sapin.
"Comme tous les Français, on a envie que les choses rentrent dans l'ordre, que cette pagaille cesse", a renchéri la ministre de l'Environnement Ségolène Royal. Elle a stigmatisé des grèves "idéologiques".
Le ministre des Sports, Patrick Kanner, a dénoncé une "forme de guérilla syndicale". "On est dans un jusqu'au-boutisme, on est dans une politique du pire. C'est gâcher finalement la fête mais, en gâchant la fête, on gâche finalement l'image de la France".