Dans la guerre complexe qui ravage la Syrie depuis plus de cinq ans, l'étau se resserre sur l'EI, organisation djihadiste responsable d'exactions dans ce pays et en Irak voisin ainsi que d'attentats meurtriers à travers le monde.
Soutenue par les Etats-Unis, une coalition de combattants arabo-kurde, les Forces syriennes démocratiques (FDS), a coupé vendredi "la dernière route reliant Minbej à la frontière turque", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Axe vers Raqqa
Un assaut sur Minbej couperait un axe stratégique de l'EI et le priverait d'une plaque tournante du djihadisme vers l'Europe, a indiqué le représentant des Etats-Unis auprès de la coalition internationale antidjihadistes.
Passée sous la coupe des djihadistes en 2014, Minbej était un carrefour clé sur le principal axe permettant à l'EI de faire transiter hommes, armes et argent entre la Turquie et sa "capitale" Raqqa.
Plus de 200 morts
Le groupe terroriste contrôle encore une bande frontalière et des routes secondaires vers la Turquie mais celles-ci sont dangereuses et difficiles d'accès, selon le directeur de l'OSDH.
Les FDS ont débuté leur offensive le 31 mai, appuyés par les frappes de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Ils ont pris 79 villages et hameaux dans les environs de Minbej, lors de combats qui ont fait au moins 218 morts --159 djihadistes, 22 combattants FDS et 37 civils, selon l'OSDH.
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afp/vtom
Dizaines de milliers de civils pris au piège
Des dizaines de milliers de civils sont pris au piège dans la ville syrienne de Minbej après le siège total de ce fief, a indiqué samedi l'OSDH.
"Les avions de la coalition internationale bombardent en permanence Minbej et les dizaines de milliers de civils qui s'y trouvent encore ne peuvent pas sortir car toutes les routes autour de la ville ont été coupées", a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
Dans la ville, "plus de 200'000 civils vivent dans la terreur des bombardements" selon l'OSDH, qui cite des sources locales concernant le nombre d'habitants.
"Les boulangeries ont cessé de fonctionner depuis vendredi et les produits alimentaires commencent à se faire rares", a précisé le directeur de l'OSDH.