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Le tireur d'Orlando avait été interrogé deux fois par le FBI

Tuerie d’Orlando (USA): le tueur d’origine afghane est un homme instable selon ses proches
Le tueur d’origine afghane est un homme instable selon ses proches / 12h45 / 1 min. / le 13 juin 2016
L'Américain d'origine afghane de 29 ans auteur de la tuerie dans un club gay d'Orlando avait été interrogé par le FBI en 2013 et 2014. Il était suspecté d'éventuels liens avec des terroristes.

L'auteur du massacre qui a fait 50 morts - le pire attentat aux Etats-Unis depuis le 11-Septembre -, a été interrogé à plusieurs reprises par la police fédérale mais sans suite, a indiqué un responsable du FBI dimanche.

"Le FBI a eu connaissance de son existence quand il a fait des remarques à ses collègues laissant penser à d'éventuels liens avec des terroristes", a expliqué Ronald Hopper, le patron de la police fédérale à Orlando. Le tireur avait une nouvelle fois attiré l'attention du FBI pour des liens avec un djihadiste kamikaze américain à l'étranger.

>> Le point dans le 12h30 :

Des experts inspectent le lieu de la tuerie à Orlando. [The Tampa Bay Times via AP/Keystone - Doug Clifford]The Tampa Bay Times via AP/Keystone - Doug Clifford
Le point après la fusillade d'Orlando / Le 12h30 / 2 min. / le 13 juin 2016

Soupçons de connexions djihadistes

Dans le cadre de l'enquête, l'auteur de la fusillade d'Orlando "avait été interrogé deux fois", en 2013 et 2014, a-t-il poursuivi. "Au final, nous n'avons pas été en mesure de vérifier la substance de ses commentaires et l'enquête a été close".

"Il a été rapporté que (le tireur) a appelé (les services d'urgence) 911 ce matin pour dire qu'il prêtait allégeance à l'Etat islamique", quelques instants avant son crime, a ajouté l'agent du FBI. "Nous étudions toute connexion intérieure et internationale" du suspect avec le groupe djihadiste, a-t-il affirmé.

"(Il n'y a) aucune preuve pour l'instant d'une planification ou d'une connexion avec l'EI. D'après ce que nous savons pour l'instant, son premier contact direct a été un serment d'allégeance qu'il a effectué durant le massacre", a souligné un responsable de l'antiterrorisme américain.

Laissé libre, sans antécédents judiciaires, l'homme disposait de deux licences et a pu acheter, quelques jours avant l'attaque, une arme de poing et une arme longue.

La tuerie d'Orlando n'est pas du terrorisme franchisé, mais de "l'ubérisation du terrorisme".

Jacques Baud, ancien officier des Services de renseignements suisses.

Pour l'ancien officier des Services de renseignements suisses Jacques Baud, interviewé par la RTS, l'attentat est un modèle du genre de la doctrine de l'EI. Individu totalement isolé au Pedigree banal, sans casier judiciaire. C'est la doctrine du terrorisme individuel. L'expert image cette forme d'attaque par "l'ubérisation du terrorisme". C'est-à-dire qu'on délégue aux particuliers l'initiative de déclencher des actes terroristes en fonction d'un objectif stratégique déterminé par l'EI.

>> A écouter en intégral, l'interview de Jacques Baud :

Le lieu de la tuerie d'Orlando. [Orlando Sentinel via AP/Keystone - Red Huber]Orlando Sentinel via AP/Keystone - Red Huber
Tuerie d'Orlando: la piste terroriste est-elle crédible? / Le Journal du matin / 7 min. / le 13 juin 2016

"Rien à voir avec la religion"

Le père du tireur a déclaré à la chaîne NBC que le massacre n'avait "rien à voir avec la religion". "Nous étions dans le centre-ville de Miami (...) et il a vu deux hommes qui s'embrassaient devant les yeux de sa femme et son enfant, et il est devenu très énervé", a-t-il affirmé, se disant "choqué comme tout le pays" par la tuerie.

"Mon fils (...) était une très bonne personne. Il était marié et père d'un enfant. Il respectait la famille", a expliqué son père dans une vidéo publiée sur son compte Facebook où il s'exprime en dari, l'une des langues officielles de l'Afghanistan. "Je ne savais pas qu'il avait cette haine dans le coeur", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il revenait "à Dieu de juger les homosexuels".

Il explique encore que son fils "travaillait pour une société de sécurité qui lui avait donné une arme".

L'imam de la mosquée de Fort Pierce que fréquentait le tueur à quant à lui fait part de son incompréhension. "Il venait prier et son fils jouer", a-t-il relaté. "Je ne m'attendais pas à ça. Nous enseignons la justice et la paix".

Instable et "violent"

Des proches du tueur l'ont cependant décrit comme étant instable et "violent", son ex-épouse assurant qu'il "la battait" et qu'elle avait dû fuir leur domicile avec l'aide de ses parents.

Armé d'un fusil semi-automatique, l'assaillant a d'abord pris des otages vers 02H00 dimanche au club Pulse, avant d'être tué trois heures plus tard dans un échange de tirs avec les forces d'élite.

"Nous en savons assez pour dire que c'était un acte de terreur et un acte de haine", a déclaré le président américain Barack Obama de la Maison blanche. Il a ordonné que le drapeau de la Maison blanche soit mis en berne en mémoire des victimes et souligné que les autorités américaines n'avaient pas encore d'avis définitif sur les motivations du tireur.

>> Lire : "Nous n'allons pas céder à la peur", déclare Obama après la tuerie d'Orlando

agences/jvia

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Nouvelle revendication de l'EI

Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué lundi dans un bulletin de sa radio officielle la fusillade d'Orlando aux Etats-Unis.

Il affirme qu'elle a été commise par "un soldat du califat", qui a pu "mener une ghazwa (terme islamique pour désigner une attaque) durant laquelle il est parvenu à entrer dans une boîte de nuit des sodomites dans la ville d'Orlando (...) et à tuer et blesser plus de 100 d'entre eux", a indiqué le bulletin d'Al-Bayan.

La revendication avait déjà été relayée dimanche par Amaq, l'organe de presse de l'organisation djihadiste.