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Le tueur de Magnanville avait dressé une liste de personnalités à abattre

France: un homme tue un couple au nom de l'Etat islamique
Un homme tue un couple au nom du groupe Etat islamique / 19h30 / 2 min. / le 14 juin 2016
L'homme qui a tué lundi un policier et sa femme à l'arme blanche à leur domicile près de Paris avait dressé une liste de personnes à abattre. Il a également dit avoir prêté allégeance à l'EI il y a trois semaines.

Une liste de cibles potentielles comprenant des noms de personnalités et des professions (rappeurs, journalistes, policiers) a été retrouvée dans le pavillon des victimes à Magnanville dans les Yvelines, a annoncé mardi François Molins, procureur de Paris.

"Au cours (des) négociations avec le Raid, le tueur a indiqué être musulman pratiquant et faire le ramadan, il a précisé avoir prêté allégeance trois semaines plus tôt au commandant des croyants de l'Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi", a précisé François Molins.

Avant d'être abattu, "il a ajouté avoir répondu à un communiqué de cet émir, qui demandait, je cite, de tuer des mécréants chez eux, avec leur famille", a-t-il indiqué.

"Nous allons faire de l'Euro un cimetière"

Le tueur a également envoyé lundi soir une vidéo de revendication de 12 minutes à une centaine de contacts, avec deux tweets de revendications sur un compte ouvert début juin.

L'homme a appelé à mener de nouvelles attaques, a rapporté mardi le journaliste David Thomson qui a visionné l'enregistrement avant qu'il soit retiré. "Nous allons faire de l'Euro un cimetière", aurait déclaré le responsable de l'attentat.

Selon le journaliste de RFI, la vidéo postée sur Facebook "a été vue par 98 personnes avant d'être retirée 11 heures après sa diffusion".

Placé sur écoute

L'individu, condamné le 30 septembre 2013 pour sa participation à une filière d'acheminement de djihadistes vers le Pakistan, avait été placé début 2016 sur écoute par un juge d'instruction dans le cadre d'une enquête sur une filière de départs vers la Syrie.

"Ces interceptions téléphoniques n'avaient pas à ce jour mis en évidence le moindre élément permettant de déceler la préparation d'un passage à l'acte violent, elles ne pouvaient donc à ce stade justifier une interpellation à l'initiative du juge d'instruction", a toutefois souligné le procureur.

Trois hommes de 27, 29 et 44 ans ont été placés en garde à vue mardi dans cette affaire.

>> Lire aussi : Trois personnes en garde à vue après le double meurtre près de Paris

>> Les réactions du ministre français de l'Intérieur et de policiers :

Réactions après le double meurtre près de Paris
Réactions après le double meurtre près de Paris / L'actu en vidéo / 1 min. / le 14 juin 2016

>> Ecouter l'interview de Pierre Conesa, maitre de conférences à Sciences-Po Paris :

Pierre Conesa, spécialiste des questions stratégiques internationales. [E. Robert Espalieu]E. Robert Espalieu
Comment améliorer la surveillance des suspects potentiellement dangereux? / Forum / 8 min. / le 14 juin 2016

agences/tmun

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Un profil inquiétant

Originaire de Mantes-la-Jolie, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Paris, l'homme de 25 ans, cheveux longs, petite barbe, avait été condamné en septembre 2013 pour avoir participé à une filière d'envoi au Pakistan de volontaires pour le djihad. L'enquête avait mis au jour le profil inquiétant du jeune homme, connu jusque-là pour des faits mineurs de droit commun (vol, recel).

Au moment de son arrestation en mai 2011 pour ses liens avec un ressortissant indien considéré comme l'inspirateur de la filière, les policiers avaient retrouvé au cours d'une perquisition au domicile de ses parents un agenda avec une liste de commissariats, de mosquées et de lieux touristiques dans son département des Yvelines. "Des cibles potentielles", souligne à l'époque une source proche de l'enquête.

Une femme blessée par un déséquilibré

Une jeune femme de 19 ans a été blessée grièvement de trois coups de couteau mardi après-midi à Rennes (ouest de la France) par un homme aux lourds antécédents psychiatriques.

Celui-ci a dit obéir à des voix lui ayant ordonné de faire un "sacrifice" pour le ramadan, a-t-on appris auprès du parquet.

L'agresseur a été interpellé et placé sous contrainte dans un établissement hospitalier spécialisé.