"Jamais Donald Trump n'a cru qu'ils serait aussi avancé [NDLR: dans cette campagne]", avance Georges Ugeux mercredi dans l'émission Forum, revenant sur une tribune publiée dans le Huffington Post.
Pour étayer ses dires, l'actuel président de la banque d'affaires Galileo Global Advisors à New York s'appuie sur des informations d'anciens collaborateurs auxquels Donald Trump aurait dit viser une deuxième place et 10% de voix dans l'investiture républicaine, pour ensuite partir. "La réalité, c'est que finalement il se retrouve maintenant en première position. Et donc il va devoir mener une campagne présidentielle."
"Crescendo dans l'outrage"
Georges Ugeux estime par conséquent que l'homme d'affaires joue de la provocation à dessein pour arrêter la machine, avec par exemple un "crescendo dans l'outrage", notamment ses propos sur la tuerie d'Orlando ou sur les vétérans de la guerre en Irak. Des déclarations qui "ressemblent furieusement à un suicide [politique]".
"La seule façon pour Donald Trump de ne pas être le candidat des républicains, c'est d'entrer dans un conflit tellement fort avec le parti républicain, que le parti le jette. Il pourra ensuite se présenter comme la victime. Il sera en fait extrêmement content de sortir, parce qu'il n'est absolument pas capable d'être président et il n'en a absolument pas envie."
Mais pour que le scénario se concrétise, "il va falloir à un moment donné une déclaration solennelle de l'establishment républicain contre quelque chose qu'il a dit (...) A partir de ce moment là, il passe de bourreau à victime. Il jette le gant... Et les républicains ont tout à fait organisé la suite", précise Georges Ugeux.
"Une opération narcissique qui ne l'intéresse plus"
Mais qu'a donc cherché Donald Trump avec cette candidature s'il ne comptait pas aller jusqu'au bout? "Un 'reality show' qui lui a donné trois mois - parce qu'il ne pensait pas que ça durerait plus longtemps - de vedettariat politique, parce qu'on l'avait oublié, les médias ne l'aimaient plus tellement", explique l'ex-numéro deux de la Bourse de New York.
"Il allait être partout, raconter tout et n'importe quoi. C'était une grande opération narcissique, mais maintenant elle ne l'intéresse plus", indique-t-il, précisant qu'il n'y a qu'une seule personne pour limiter les dégâts dans le camp politique: Paul Ryan, le patron des républicains à la chambre des représentants. "Et ça va être dans les prochains jours, parce que l'on a plus beaucoup de temps", prédit enfin Georges Ugeux.
jzim