Publié

Un ex-dirigeant de Petrobras met en cause le président brésilien Temer

Le vice-président brésilien Michel Temer. [Fernando Bizerra Jr.]
Le président par intérim du Brésil Michel Temer. - [Fernando Bizerra Jr.]
Le président par intérim du Brésil, Michel Temer, a participé au réseau de corruption monté au sein du géant pétrolier Petrobras, a déclaré à la justice l'ex-président d'une filiale du groupe.

Sergio Machado, ex-président de Transpetro, une filiale de Petrobras, a passé un accord avec la justice pour réduire sa peine dans le cadre de cette affaire.

Il affirme que Michel Temer lui a demandé personnellement des ressources provenant de la corruption à Petrobras pour financer la campagne d'un député fédéral à la mairie de Sao Paulo, en 2012.

Il explique avoir donné des pots-de-vin à Michel Temer et à plus d'une dizaine d'hommes politiques, dont l'actuel président du Sénat, Renan Calheiros, et le ministre du Tourisme, Henrique Eduardo Alves, tous deux membres du PMDB (centre droit) de Michel Temer.

Deux milliards de dollars

Président par intérim depuis le 12 mai, après la mise à l'écart de la présidente de gauche Dilma Rousseff pour maquillage des comptes publics, Michel Temer a nié tout lien avec le réseau qui a détourné plus de deux milliards de dollars des coffres de Petrobras.

Dilma Rousseff considère Michel Temer - qui était son vice-président - comme un "traître".

afp/fb

Publié

Des ressources illicites

Dans un document que l'AFP a pu consulter mercredi, Sergio Machado raconte au parquet s'être réuni personnellement avec Michel Temer et que ce dernier lui a demandé "des ressources illicites des entreprises qui avaient des contrats avec Transpetro" pour la campagne du candidat Gabriel Chalita, pour un montant de 1,5 million de reais (environ 414'000 francs).

Plusieurs accusations

Au cours des derniers mois, un autre délateur a accusé Michel Temer d'avoir "parrainé" deux politiciens impliqués dans le scandale Petrobras.

La justice a également découvert des messages téléphoniques selon lesquels il aurait reçu cinq millions de reais de l'entreprise de BTP OAS, impliquée dans les fraudes, mais Michel Temer assure qu'il s'agissait d'un don "légal" pour sa campagne électorale.

Les révélations de Machado pourraient compromettre le gouvernement Temer, qui en seulement 20 jours a déjà perdu deux ministres accusés d'entrave à l'enquête sur le scandale Petrobras.