En visite à Lesbos, principale porte d'entrée des migrants en Grèce, Ban Ki-moon a appelé l'Europe à "répondre de manière humaine, et inspirée par les droits de l'Homme" à la crise migratoire. "La détention n'est pas la solution, elle devrait cesser immédiatement", a-t-il poursuivi.
Il s'exprimait après avoir visité les deux camps de l'île qui accueillent environ 3400 personnes, la plupart retenues avant un probable renvoi en Turquie - aux termes de l'accord controversé entre l'UE et la Turquie (lire encadré).
Le secrétaire général des Nations unies a reconnu "les difficultés" face à la crise migratoire mais a exhorté le monde à "relever les défis" de la migration, estimant qu'il en a "les moyens, la capacité et le devoir".
Dizaines de milliers de migrants coincés
Au total, selon le décompte officiel, il y avait samedi sur les cinq îles grecques situées face à la Turquie en mer Egée 8471 migrants, majoritairement arrivés depuis l'entrée en vigueur de l'accord.
Il y a également en Grèce continentale, répartis dans plusieurs dizaines de camps sommaires, plus de 48'000 migrants arrivés avant le 20 mars, mais coincés là par la fermeture début mars des frontières des pays situés au nord de la Grèce.
Gilet de sauvetage en cadeau
Alexis Tsipras a profité de la visite de Ban Ki-moon à Athènes pour lui remettre un gilet de sauvetage ramassé, comme des milliers d'autres, sur les côtes grecques.
"C'est un cadeau symbolique, un outil de vie pour des milliers de réfugiés qui sont arrivés sur les îles grecques en traversant la mer Egée", a déclaré le Premier ministre grec en présentant l'objet à Ban Ki-moon. Le secrétaire général de l'ONU a remercié Alexis Tsipras pour "ce cadeau important" qu'il a revêtu, mais à l'envers, avant de l'enlever rapidement.
afp/hend
Pacte controversé
Le pacte UE/Turquie, destiné à tarir les traversées de migrants des côtes turques vers les îles grecques, permet le renvoi en Turquie des migrants, y compris des demandeurs d'asile syriens, arrivés en Grèce après le 20 mars.
En contrepartie, l'UE a accepté de verser six milliards d'euros à Ankara et s'est engagée, pour chaque Syrien renvoyé, à en "réinstaller" un autre depuis la Turquie dans un pays membre, dans la limite de 72'000 places.
L'accord UE-Turquie a eu pour effet de provoquer une baisse considérable des arrivées sur les côtes grecques, mais il a aussi suscité de nombreuses critiques de la part des défenseurs des droits de l'homme.