Ces résultats représentent une percée majeure pour le M5S, de l'humoriste Beppe Grillo. Ils mettent aussi en position difficile le président du Conseil, Matteo Renzi, qui a lié son avenir politique aux réformes constitutionnelles qu'il veut faire adopter par référendum au mois d'octobre.
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A Rome, Virginia Raggi, la candidate du M5S, l'emporte haut la main avec 67% des suffrages exprimés face au candidat de centre-gauche Roberto Giachetti. L'avocate de 37 ans entre dans l'histoire en devenant la première femme maire de la capitale.
L'intérim était assuré depuis fin 2015 par le préfet Francesco Paolo Tronca, le maire de centre gauche Ignazio Marino ayant démissionné après avoir été mis en cause dans une affaire liée à ses notes de frais.
"Une nouvelle ère"
"C'est une nouvelle ère qui commence avec nous", a déclaré Virginia Raggi. "Nous travaillerons à redonner légalité et transparence aux institutions de la ville."
Pendant sa campagne, l'avocate était cependant restée discrète sur son programme pour redresser une ville étouffée par une dette de plus de 12 milliards d'euros.
"Un échec clair et total" pour le PD
Les grands noms du Parti démocrate se sont faits discrets dimanche sur les plateaux de télévision, mais la direction du mouvement a annoncé qu'elle examinerait vendredi les "implications nationales" du scrutin.
"Les résultats du second tour à Rome et à Turin sont un échec clair et total pour les candidats du PD", a-t-elle ajouté. Le vice-président du parti Matteo Ricci a déclaré lundi que son parti devrait se livrer à une "analyse profonde" des résultats et "se réorganiser", en particulier à la base.
agences/br
Le M5S remporte Turin, mais pas Milan
A Turin, une autre novice du M5S, Chiara Appendino, 31 ans, a détrôné avec 55% des suffrages l'expérimenté maire sortant Piero Fassino, une figure du parti démocrate. L'homme a dénoncé l'appel de la Ligue de Nord de Matteo Salvini, allié du Front national français, à voter pour les deux candidates du M5S afin de battre Matteo Renzi.
En revanche à Milan, la capitale économique du pays, le candidat du PD Giuseppe Sala, ancien commissaire de l'Exposition universelle, l'a emporté avec 51% des voix.
Le sort de Matteo Renzi connu en octobre
Matteo Renzi avait exclu de démissionner dimanche dans tous les cas de figure. A la place, il s'est engagé à se retirer de la vie politique si ses réformes, qui prévoient notamment la réduction des pouvoirs du Sénat, sont rejetées par les électeurs au mois d'octobre.
Le chef du gouvernement estime que ses réformes apporteront la stabilité au pays et mettront fin à la valse des gouvernements. Mais les défaites à Rome et Turin suggèrent qu'il pourrait avoir du mal à rassembler l'Italie derrière lui. Les partis d'opposition sont opposés à la réforme. Le PD lui-même est divisé sur le sujet.