Les Rohingyas sont victimes d'arrestations arbitraires, de déchéance de nationalité, de restrictions graves à leur liberté de mouvement, de manque d'accès à la santé ou encore de travail forcé et de violences sexuelles, a souligné lundi le Haut Commissaire aux droits de l'homme Zeid Raad al-Hussein.
Dans son rapport, l'ONU dénonce "une série de violations grossières des droits de l'homme contre les Rohingyas (...) qui laisse supposer une attaque de grande ampleur ou systématique (...) qui pourrait déboucher sur une possible accusation de crimes contre l'humanité devant un tribunal".
Considérés comme immigrés illégaux
Cette minorité de plus d'un million de personnes, dont certaines sont installées en Birmanie depuis des générations, reste considérée comme des immigrés illégaux du Bangladesh voisin.
Dans l'Etat Rakhine (ouest de la Birmanie), plus de 100'000 Rohingyas s'entassent toujours dans des camps de déplacés depuis des violences entre bouddhistes et musulmans qui ont fait plus de 200 victimes en 2012.
agences/gchi
Le gouvernement demeure silencieux
Début mars, l'ONU avait lancé un signal d'alarme concernant cette minorité, toujours contrainte de vivre dans des "conditions terribles" avec notamment des enfants mourant faute d'accès aux soins.
Le prix Nobel de la Paix Aung San Su Kyi, dont le parti a pris les rênes du pouvoir dans le pays début avril, est critiquée à l'étranger pour le silence qu'elle observe à ce sujet. Même le mot "rohingya" est tabou en Birmanie.
Des enquêtes demandées par l'ONU
Le rapport du Haut-commissariat réclame une enquête globale sur la situation des minorités dans l'Etat Rakhine et dans les autres zones de Birmanie.
Il exige aussi "des enquêtes indépendantes sur les violations présumées du droit international des droits de l'Homme et du droit humanitaire, y compris celles commises par des responsables de l'application des lois".