Modifié

Débat enflammé à Londres deux jours avant le référendum sur le Brexit

Passe d'armes entre Sadik Khan et Boris Johnson
Passe d'armes entre Sadik Khan et Boris Johnson / L'actu en vidéo / 27 sec. / le 22 juin 2016
"Mensonge!" dit l'un, agent du "projet de la peur"! lâche l'autre. Pro et anti-Brexit ont croisé le fer mardi lors d'un débat organisé devant 6000 personnes à deux jours du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'UE.

Le débat opposait trois responsables de chaque camp, debout derrière des pupitres installés sur la scène du SSE Arena Wembley de Londres. Le ton est vite monté, les interlocuteurs n'ont pas hésité à se couper la parole et le modérateur a lutté pour empêcher que l'émission ne vire à la foire d'empoigne.

Répondant à une question sur l'économie, l'ancien maire conservateur de Londres Boris Johnson, chef de file des partisans du Brexit, a mis sur le dos de l'Union européenne (UE) les difficultés rencontrées par la sidérurgie britannique. "On nous dit qu'on ne peut pas faire baisser nos coûts énergétiques pour protéger les emplois (...) parce que Bruxelles dit non", a déclaré Boris Johnson.

"Des propos alarmistes"

Réponse immédiate de son successeur à la mairie de Londres, le travailliste Sadiq Khan, pro-maintien: "Boris, tu devrais le savoir: près d'un demi-million d'emplois à Londres sont directement dépendants de l'Union européenne", a-t-il expliqué pour vanter les mérites d'un maintien dans le giron européen.

Les deux hommes se sont aussi égratignés sur l'immigration, Sadiq Khan accusant une fois encore les pro-Brexit de "mentir" quand ils disent que la Turquie pourrait rejoindre l'UE dans un futur proche. "Ce sont des propos alarmistes, Boris, vous devriez avoir honte", a-t-il lancé. L'intéressé a répliqué en affirmant que le camp pro-UE avait axé toute sa campagne sur la "peur" des conséquences économiques d'un Brexit.

ats/gchi

Publié Modifié

Convaincre les derniers indécis

Le débat était l'occasion pour les deux camps de tenter de convaincre les quelque 10% d'indécis avant le référendum de jeudi. Les bookmakers penchent sans ambiguïté pour une victoire du "In".

La moyenne des six derniers sondages effectuée par le site WhatUKThinks donnait, elle, mardi une légère avance au maintien dans l'UE, soit 51%, un point de mieux que la moyenne précédente.

"Un risque immense" pour Cameron

Dans la journée de mardi, le Premier ministre conservateur David Cameron a adressé une supplique aux Britanniques. "Pour vous, votre famille et l'avenir de notre pays, votez pour rester" dans l'UE, a-t-il déclaré avec solennité devant ses bureaux du 10, Downing Street, à Londres.

Et de souligner qu'une sortie de l'UE ferait courir "un risque immense" à l'économie britannique et serait "irréversible".

Dans le camp du "Leave", Nigel Farage, le chef du parti europhobe Ukip, a présenté une nouvelle affiche qui dénonce des écoles surpeuplées en raison de l'afflux de migrants.