Cette manifestation se déroulera "sur un parcours proposé par le ministre de l'Intérieur" de 1,6 kilomètre aux abords de la place de la Bastille, ont précisé lors d'une conférence de presse des dirigeants des sept syndicats opposés à la loi Travail , peu après une rencontre avec le ministre Bernard Cazeneuve.
Mercredi matin, le défilé prévu par les syndicats avait été interdit par la préfecture de police. Les sept syndicats, réunis autour de la CGT et de FO, souhaitaient à l'origine organiser une manifestation entre les places de la Bastille et de la Nation, mais la préfecture préférait un rassemblement statique, jugé plus facile à contrôler.
Une dizaine de manifestations ont eu lieu depuis février. Plusieurs d'entre elles ont été marquées par des violences entraînant des dizaines de blessés et d'arrestations.
Interdiction vivement critiquée
La question de l'interdiction de manifester ou non agite la classe politique et la société française depuis plusieurs jours. Mardi, plus de 130'000 personnes avaient signé une pétition sur internet intitulée: "je ne respecterai pas l'interdiction de manifester".
Outre la manifestation de jeudi, les syndicats ont déjà annoncé vouloir organiser un autre défilé le 28 juin à Paris.
Indignation à gauche comme à droite
L'interdiction de la manifestation, faite dans un premier temps, est une "faute historique", avait estimé le député Christian Paul, chef de file de socialistes "frondeurs", opposés au tournant libéral pris selon eux depuis plus d'un an par le gouvernement.
L'élue écologiste Esther Benbassa avait elle mis en garde le gouvernement. "C'est maintenant que tout peut arriver", a-t-elle lancé sur son compte Twitter.
Quant à Marine Le Pen, présidente du Front national, l'interdiction de la manifestation est "une démission face aux casseurs et une atteinte grave à la démocratie".
agences/gchi
La SNCF estime que la grève lui a coûté 250 millions d'euros
La grève à la SNCF a coûté à ce jour au moins 250 millions d'euros à l'entreprise publique, a déclaré mercredi son président, Guillaume Pepy, lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes économiques et financiers (AJEF).
Au total, il y a eu ces dernières semaines 23 jours de grève à la SNCF, à l'appel essentiellement de la CGT cheminots et de Sud-Rail, qui ont fait des négociations sur un nouveau cadre social pour l'entreprise un élément du bras de fer avec le gouvernement sur le projet de loi Travail.
Sur ce chiffre, l'essentiel est constitué par 190 millions d'euros de perte de chiffre d'affaires, à quoi s'ajoutent des remboursements d'abonnement et des pénalités payées aux clients, a précisé Guillaume Pepy.