Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a prévenu mercredi qu'il n'y aurait "en aucune sorte de nouvelle négociation" avec Londres à l'issue du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne.
"Dehors c'est dehors", a-t-il lancé à la veille de ce scrutin à haut risque, dont les résultats s'annoncent très serré. Début juin, le président du Conseil européen Donald Tusk avait même dit redouter "la fin de la civilisation occidentale".
Pour éviter un Brexit, l'Europe mobilise ses dernières forces dans la campagne. "Que feriez-vous sans le baiser français?": une équipe de jeunes gens a traversé la Manche mercredi depuis Paris pour mener une opération séduction et convaincre les Britanniques de rester dans l'UE.
Pour Hollande, l'UE joue son avenir
Le président français François Hollande a estimé que "c'est l'avenir de l'Union européenne" qui "se joue" et qu'un Brexit aurait "des conséquences extrêmement graves".
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Il a averti que Paris considérerait un "départ" de Londres comme "irréversible" et mis en garde contre le "risque très sérieux" pour les Britanniques de "ne plus pouvoir accéder au Marché unique européen".
La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé mercredi souhaiter "évidemment que la Grande-Bretagne reste dans l'Union européenne"
Mariano Rajoy craint davantage Podemos que le Brexit
"Un Brexit serait une très mauvaise nouvelle pour tout le monde, surtout pour les Britanniques, mais aussi pour les Européens et notamment les Espagnols", a déclaré le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy.
Selon lui, l'Espagne aurait néanmoins plus à craindre économiquement d'une victoire de l'alliance de gauche Unidos Podemos aux élections législatives de dimanche.
La Turquie inquiète pour son allié britannique
La Turquie souhaite "à tout prix" que le Royaume-Uni, soutien de longue date à son adhésion à l'Europe, reste dans le bloc, a déclaré mercredi son chef de la diplomatie.
"Un retrait aurait sans aucun doute un impact négatif", a-t-il ajouté.
Multinationales françaises en campagne
Une trentaine de multinationales françaises ont également publié mardi dans la presse britannique une tribune pour appeler les électeurs du Royaume-Uni à voter en faveur du maintien.
"S'il vous plaît, amis britanniques, remain!", lit-on au début de ce texte signé par de grandes entreprises de l'Hexagone de tous les secteurs, du mutualiste BPCE à BNP Paribas en passant par Airbus Group, Bouygues, Orange, Danone ou Michelin.
Producteurs de prosecco anxieux
La Grande-Bretagne étant devenue en 2016 leur premier marché en terme d'exportations, les producteurs de prosecco, le célèbre vin pétillant italien, n'ont qu'une seule peur: le Brexit.
"Le Brexit, en entraînant une dévaluation de la livre sterling, pourrait avoir un sérieux impact sur les relations commerciales", a souligné mercredi la Coldiretti, la principale association d'agriculteurs italiens.
Le Pen et Grillo veulent des référendums
Au contraire des europhiles, Marine Le Pen, présidente du Front national, a fustigé mardi soir l'Union européenne "totalitaire", exprimant son souhait que se tienne dans "chaque pays" un référendum comme celui à venir jeudi en Grande-Bretagne.
L'eurodéputée s'est présentée en "défenseur de la liberté des peuples à disposer de leur destin, à se choisir leurs lois.
Le fondateur du mouvement anti-système transalpin 5 Etoiles (M5S), le comédien Beppe Grillo, a également demandé un référendum sur le maintien de l'Italie dans l'Union européenne.
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agences/grin