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Après le Brexit, la crainte d'une dislocation menace le Royaume-Uni

Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise, veut relancer la question de l'indépendance de l'Ecosse. [Reuters - Clodagh Kilcoyne]
Le Brexit relance les velléités indépendantistes de l'Ecosse / Le 12h30 / 2 min. / le 24 juin 2016
Au contraire de l'Angleterre et du Pays de Galle, l'Ecosse et l'Irlande du Nord ont largement voté en faveur du maintien dans l'Union européenne. Ce clivage ravive les velléités d'indépendance de ces régions.

L'option d'un deuxième référendum d'indépendance de l'Ecosse est "très probable", a affirmé vendredi la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, qualifiant d'"erreur" la décision de la majorité des Britanniques de quitter l'Union européenne.

>> Le suivi en direct : L'UE enjoint le Royaume-Uni à lancer rapidement le processus de sortie

Eviter de sortir de l'Europe contre son gré

La leader du Parti nationaliste écossais (SNP) juge qu'un nouveau vote serait le meilleur moyen pour l'Ecosse de rester dans l'UE. Selon elle, il s'agit pour le pays - qui a voté contre le Brexit à 62% - d'éviter de sortir de l'Europe contre son gré.

Pour Nicola Sturgeon, il sera politiquement difficile pour le futur gouvernement britannique de s'opposer à la tenue d'un nouveau référendum. Ce dernier devrait, selon elle, intervenir avant la fin des négociations entre Bruxelles et Londres sur la sortie de l'UE.

En septembre 2014, les Ecossais avaient rejeté l'indépendance par 55% des voix. Après cet échec, le SNP avait jugé qu'il n'y aurait pas de nouveau référendum à moins d'une évolution majeure. Pour Nicola Sturgeon, c'est bien le cas depuis le vote de jeudi.

>> La carte du vote sur le Brexit : La carte des résultats définitifs du vote sur le Brexit. [BBC - BBC]
La carte des résultats définitifs du vote sur le Brexit. [BBC - BBC]

Une procédure pas aisée

Durant la campagne, la question de l'indépendance a peu pesé sur le débat, même le SNP refusant de lier les deux questions. Certains soupçonnaient toutefois les indépendantistes de souhaiter secrètement le Brexit pour pouvoir remettre la question sur la table.

Reste qu'avant jeudi, les sondages en Ecosse n'étaient pas favorables au camp de l'indépendance. Cependant, l'écart important des votes entre l'Ecosse et l'Angleterre pourrait créer de la frustration chez beaucoup d'Ecossais.

A noter toutefois que même en cas de référendum et de victoire de l'indépendance, le processus de réadhésion à l'UE prendrait des années. A priori, l'Europe ne ferait pas de traitement de faveur pour les Ecossais.

Le dossier nord-irlandais rouvert

Parallèlement au problème de l'Ecosse, un autre front menace par ailleurs l'unité du Royaume-Uni: le dossier de l'Irlande du Nord. Là aussi, le vote de jeudi a été nettement pro-européen, et pousse les nationalistes à rouvrir la question de la réunification de l'Irlande

Le Sinn Féin, principal parti nationaliste irlandais et ancienne vitrine politique de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), a ainsi demandé vendredi la tenue d'un référendum sur la question, de quoi potentiellement rallumer un brasier mal éteint.

Et Gibraltar?

Enfin, même si c'est plus anecdotique, 95% des habitants de Gilbraltar ont voté pour le maintien dans l'UE. Madrid, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a proposé une cosouveraineté sur la presqu'île avant une restitution complète à l'Espagne, réclamée depuis des décennies.

dk

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La première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a prévenu vendredi que l'Ecosse voyait "son avenir au sein de l'Union européenne". Cette partie de la Grande-Bretagne a voté en faveur d'un maintien dans l'UE, contrairement au pays dans son ensemble.

Même si aucun résultat officiel n'a encore été annoncé, la BBC, ITV et Sky News ont toutes trois projeté une victoire du "Leave" à l'issue du référendum de jeudi sur l'avenir du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne. La BBC donne un total des voix de 52% au camp du "Out" contre 48% pour le "In".

"Le vote ici démontre clairement que le peuple écossais voit son avenir au sein de l'Union européenne", déclare Nicola Sturgeon dans un communiqué. "Nous attendons le résultat final au niveau de la Grande-Bretagne, mais l'Ecosse s'est exprimée", ajoute la dirigeante du parti national écossais SNP.

Il y a une dizaine de jours, Nicola Sturgeon avait dit que l'Ecosse pourrait organiser un nouveau référendum sur l'indépendance si le "Out" l'emportait lors du référendum qui vient de se terminer. Lors du premier référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, en septembre 2014, les Ecossais ont rejeté l'indépendance par 55% des voix.

Conséquences énormes

En Irlande, le Sinn Fein, ex-vitrine politique de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), a appelé vendredi matin à un référendum sur une Irlande unifiée après le vote des Britanniques favorable au Brexit, selon les projections des médias.

Le parti républicain a souligné que le référendum sur l'UE avait des "conséquences énormes sur la nature de l'Etat britannique". Comme l'Ecosse, l'Irlande du Nord ont voté pour un maintien au sein de l'Union européenne.