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Le pape a fâché le pouvoir turc en parlant du "génocide" arménien

Le pape François est en visite en Arménie, où il a notamment rencontré le Cathokilos Karékine II. [EPA - Maurizio Brambatti]
Le pape François est en visite en Arménie, où il a notamment rencontré le Cathokilos Karékine II. - [EPA - Maurizio Brambatti]
Le pape François, qui a utilisé en Arménie le terme "génocide" pour décrire les massacres de 1915/1916 sous l'empire Ottoman, a rendu furieux le pouvoir turc. Le Vatican a démenti toute "croisade".

Cette déclaration est "très malheureuse. Il ne s'agit pas d'une déclaration objective qui soit conforme à la réalité", a réagi le vice-Premier ministre turc Nurettin Canlikli samedi soir, cité par l'agence Anadolu.

>> Lire : Le pape dénonce le "génocide" des Arméniens devant leur président

"Il est possible de voir toutes les marques et les réflexions caractéristiques de la mentalité des Croisades dans les activités du pape", a-t-il ajouté.

Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a répondu que le pape "ne fait pas de croisades" et n'a "pas prononcé un mot contre le peuple turc".

Appel à la prudence du Vatican

François est "libre des paroles qu'il choisit ou non de dire", avait-il souligné dès le soir du discours, sans réussir à dissiper une impression d'embarras dans l'entourage du pape argentin.

Avant la visite, tous les signaux envoyés par le Vatican à la presse indiquaient que le pape éviterait d'employer ce terme. Or, François a ajouté le mot fatidique dans son discours devant la classe politique, malgré la prudence qui lui était recommandée par la Secrétairerie d'Etat.

afp/jvia

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Cause constante du Vatican

La défense des Arméniens est une cause constante du Saint-Siège, depuis Benoît XV qui avait écrit par trois fois au Sultan pendant la première guerre mondiale pour faire cesser les tueries.

En 2015, la Turquie avait rappelé son ambassadeur au Vatican après que le pape eut prononcé le mot "génocide" dans la basilique Saint-Pierre, au sujet des massacres sous l'empire ottoman.

Participation à la "Divine liturgie"

Avant de renter à Rome dimanche, le pape devait marquer un geste de paix en lâchant deux colombes du monastère de Khor Virap en direction du mont Ararat, lieu symbolique de la culture chrétienne arménienne aujourd'hui en Turquie.

Dans la matinée, il a demandé avec insistance, en participant la "Divine liturgie" de l'Eglise apostolique arménienne aux côtés de son chef, le Catholikos Karékine II, de "hâter le pas vers la pleine communion" qui tarde entre Rome et les Eglises orientales.

Lors de sa visite, le pape a également appelé les Arméniens à oeuvrer à la réconciliation avec les Turcs et les Azerbaïdjanais.