"Pour l'amour du ciel, mec, va-t'en !" au nom de "l'intérêt national", a lancé mercredi au Parlement le Premier ministre David Cameron à Jeremy Corbyn.
Le vétéran de la gauche radicale s'accroche à son poste malgré un vote de défiance à son égard, rappelant que l'avis négatif de ses députés n'avait rien de contraignant.
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Jeremy Corbyn martèle qu'il ne "trahira" pas la confiance des adhérents du parti qui l'ont largement élu en septembre.
Position "intenable"
Le leader du parti travailliste, déjà contesté, est fragilisé à l'extrême depuis l'annonce du Brexit. Accusé de ne pas avoir défendu suffisamment la cause du maintien dans l'UE, il a perdu un vote de confiance de ses députés mardi, par 172 voix contre 40, après avoir également perdu le soutien des deux tiers de son cabinet fantôme.
"Notre parti est en déroute. Plus de 80% des députés ont dit ne plus vouloir travailler avec lui, ce n'est pas viable", a déclaré la députée Margaret Beckett.
Mercredi, les deux prédécesseurs de Jeremy Corbyn à la tête du parti l'ont également encouragé à jeter l'éponge. "Sa position est intenable", a estimé Ed Miliband. "Je pense qu'il va partir", a ajouté Gordon Brown, ex-Premier ministre.
Nombreux soutiens
Pour être recevable, la motion de défiance doit non seulement recevoir l'assentiment des députés, mais elle doit être validée ensuite par l'ensemble des membres du Labour.
Or un sondage YouGov pour le Times montre mercredi que huit membres du Labour sur dix ayant rejoint le parti depuis son élection le soutiendraient en cas de nouvelle élection. Jeremy Corbyn a aussi le soutien des syndicats.
Il a ainsi d'ores et déjà annoncé qu'il se représenterait à la tête du parti en cas de nouvelle élection, dans laquelle Angela Eagle, l'un des membres démissionnaires de son cabinet fantôme, et Tom Watson, son adjoint, pourraient lui disputer son poste.
afp/pym/fme
La course des prétendants
Les candidats à la succession de David Cameron doivent se déclarer de mercredi 18H00 à jeudi 13H00 (heures suisses). Le nom du nouveau chef du gouvernement sera annoncé le 9 septembre.
Mercredi matin, seul le ministre du Travail Stephen Crabb avait officiellement annoncé qu'il postulait, flanqué du ministre aux Entreprises Sajid Javid. Favorable au maintien dans l'UE, Stephen Crabb a indiqué à la presse qu'aucun retour en arrière n'était possible et qu'il n'y aura "pas de second référendum".
Mais les deux grands favoris sont la ministre de l'Intérieur Theresa May, qui fait figure de candidate de consensus même si elle est restée silencieuse jusqu'ici, et le leader du camp du Brexit Boris Johnson, 52 ans, ex-maire de Londres, qui a gagné son pari en remportant le référendum.
Une fois les candidatures closes, les députés auront trois semaines pour dégager deux finalistes qui seront départagés par le vote des 150'000 membres du parti durant l'été.