L'écologiste Alexander Van der Bellen avait battu de peu le candidat de droite nationaliste Norbert Hofer. Il avait emporté 50,3% des voix, soit 30'863 voix de plus que son opposant. "Je suis très confiant que nous allons à nouveau recueillir un large soutien", a déclaré cet ancien dirigeant des Verts lors d'une conférence de presse à Vienne.
"Si j'ai gagné une première fois dans des conditions adverses, je peux le refaire une seconde fois", a-t-il ajouté, soulignant avoir reçu de premiers dons pour sa campagne dès l'annonce de l'annulation du scrutin.
Cette décision sans précédent, qui valide le recours déposé par le parti FPÖ de Norbert Hofer, ouvre la voie à un nouveau scrutin, sans doute à l'automne. Norbert Hofer avait échoué de justesse à devenir le premier chef d'Etat européen issu d'une formation d'extrême droite. "Cette année aura été tout sauf ennuyeuse", a-t-il tweeté après l'annonce de la Justice.
Accumulation de négligences
Ni fraude, ni manipulation du scrutin du 22 mai n'ont été diagnostiquées par les juges de la plus haute juridiction du pays mais une accumulation de négligences dans le dépouillement des urnes et des votes par correspondance qui entachent la validité du résultat.
Par ailleurs, l'enquête et les auditions de la Cour ont permis de confirmer que plusieurs dizaines de milliers de bulletins provenant du vote par correspondance avaient été dépouillés de façon irrégulière, soit en dehors des heures légales, soit par des personnes non habilitées. Une pratique jusque-là largement tolérée.
L'appartenance à l'UE remise à l'agenda?
L'avenir de l'Autriche dans l'UE pourrait s'imposer comme l'un des sujets de la courte campagne à venir, alors que le FPÖ, l'un des partis situés les plus à droite sur l'échiquier politique du continent, est allié au Front national français au sein du parlement de Strasbourg (voir le tweet de la députée FN au Parlement européen ci-dessous).
Le FPÖ milite, comme le FN, pour une Europe "à la carte". Il n'a jamais réclamé à tout prix un référendum sur l'appartenance du pays à l'UE mais a récemment durci sa position, exigeant des réformes du fonctionnement de l'Union.
agences/rens
Interim assuré par... le perdant de la présidentielle
Alexander Van der Bellen, qui devait prendre ses fonctions vendredi 8 juillet, ne pourra être investi comme prévu.
Selon la Constitution, l'intérim à la tête de l'Etat sera assuré collégialement par la présidente et les deux vice-présidents du Conseil national, la chambre basse du parlement, parmi lesquels figure... Norbert Hofer.