Né en août 1930 près de Paris, Michel Rocard, fervent européen, était diplômé de l'ENA, la grande école qui forme l'élite politique en France.
Durant le premier septennat de François Mitterrand, il avait également été ministre du Plan et de l'aménagement du territoire (1981-1983) et ministre de l'Agriculture (1983-1985). Il avait ensuite été premier secrétaire du parti socialiste français (PS) entre 1993 et 1994.
La France lui doit notamment le revenu minimum d'insertion (RMI) et la contribution sociale généralisée (CSG).
Hommages de François Hollande
Le président François Hollande a rendu hommage à "un rêveur réaliste, un réformiste radical, animé par le mouvement des idées, le sort de la planète et de la destinée humaine".
"Jusqu'à son dernier souffle, il a continué à avancer des idées et à proposer ses solutions. Jamais il n'exprimait une nostalgie ou un regret. Seul comptait l'avenir. Michel Rocard a réussi à être un homme d'Etat respecté, un intellectuel brillant et un militant fidèle à l'idéal pour lequel il avait très jeune décidé de consacrer sa vie", dit le chef de l'Etat dans un communiqué.
Manuel Valls rappelle quant à lui qu'il s'est engagé en politique "par et pour Michel Rocard". "Il a incarné la modernisation de la gauche et l'exigence de dire la vérité. Il était l'homme du 'parler vrai'. Il restera un exemple de droiture, d'intelligence et d'ardeur. Il savait en même temps rêver le monde et tout faire pour le changer", écrit l'actuel Premier ministre français.
Réactions des politiques sur Twitter
Sur les réseaux sociaux, de nombreux politiques de gauche comme de droite ont également tenu à exprimer leurs hommages.
hend avec agences
Un affront mémorable à François Mitterrand
Michel Rocar a commis sa pire "faute" politique le 19 octobre 1980, quand il annonce sa candidature à l'investiture pour la présidentielle de 1981 en devançant la décision de François Mitterrand, chef incontesté du PS depuis 1971. Moins d'un mois plus tard, Mitterrand se déclare et Michel Rocard doit se retirer.
Le premier président socialiste de la Ve République ne lui a jamais pardonné la "faute". A son entrée à l'Elysée, il confine son rival dans des ministères techniques, le Plan d'abord puis l'Agriculture.
Dans la nuit du 3 au 4 avril 1985, le ministre de l'Agriculture claque la porte du gouvernement. Il donne pour motif officiel son désaccord avec la décision de François Mitterrand d'instaurer le scrutin à la proportionnelle.
Deux ans plus tard, Michel Rocard brigue une nouvelle fois l'investiture du PS pour la présidentielle de 1988. Comme en 1980, François Mitterrand n'avait pas annoncé sa décision. Comme en 1980, il décide de se présenter. Comme en 1980, Michel Rocard doit battre en retraite.