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Erdogan évoque la naturalisation des réfugiés syriens et fâche les Turcs

Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Ankara lundi dernier. [Keystone - Murat Cetinmuhurdar]
Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Ankara lundi dernier. - [Keystone - Murat Cetinmuhurdar]
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi soir que le gouvernement travaillait sur un projet qui permettrait aux réfugiés syriens d'obtenir la nationalité turque. Une idée qui fait polémique.

"Je vais vous annoncer une bonne nouvelle. Nous allons aider nos amis syriens en leur offrant l'opportunité s'ils le désirent d'acquérir la nationalité turque", a déclaré l'homme fort de Turquie dans la province de Kilis, à la frontière avec la Syrie.

Le ministère de l'Intérieur devrait rapidement annoncer la procédure à suivre pour la naturalisation, a-t-il dit. Il n'a pas précisé si tous les réfugiés enregistrés comme vivant en Turquie seraient en mesure de demander la citoyenneté.

Polémique sur les réseaux sociaux

Les déclarations de Recep Tayyip Erdogan ont suscité une polémique sur les réseaux sociaux et nombreux étaient ceux qui s'interrogeaient sur l'opportunité et la portée du projet.

Le mot dièse #ülkemdeSuriyeliistemiyorum (#JeneveuxpasdeSyriensdansmonpays) est devenu une des tendances sur Twitter en Turquie, beaucoup dénonçant des "manoeuvres" pour enregistrer de nouveaux électeurs alors que d'autres déploraient une réaction exagérée, voire raciste.

afp/tmun

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Quelque 2,7 millions de Syriens "invités"

La Turquie accueille sur son sol quelque 2,7 millions de réfugiés syriens qui ont fui la guerre civile dans leur pays. La Turquie ne les considère pas juridiquement comme des réfugiés mais comme des "invités". Quelque 300'000 Irakiens qui ont fui l'avancée du groupe Etat islamique en Irak ont aussi été accueillis en Turquie.

Le gouvernement turc avait déjà accordé des permis de travail et de résidence à un groupe restreint de Syriens.

Le projet de réforme constitutionnelle

Recep Tayyip Erdogan, accusé d'autoritarisme par ses détracteurs, est aux rênes de la Turquie depuis 2002, d'abord comme Premier ministre puis premier président élu au suffrage universel en 2014.

Il souhaite renforcer ses prérogatives par un changement de la Constitution, un projet qui suscite la farouche hostilité d'une partie de l'opinion publique et de toute l'opposition au Parlement. Des internautes voient ainsi dans le projet de naturalisation des Syriens une manière pour Erdogan de gagner des électeurs pour passer au régime présidentiel.