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Pluie de critiques après la nomination de José Manuel Barroso chez Goldman Sachs

José Manuel Barroso, ex-président de la Commission européenne. [EPA/Keystone - Olivier Hoslet]
Pluie de critiques après la nomination de Barroso chez Goldman Sachs / Forum / 9 min. / le 9 juillet 2016
"Indécent", un "bras d'honneur": les critiques sont nombreuses samedi en France et au Portugal à propos de l'ex-président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui va rejoindre la banque d'affaires américaine.

En France, plusieurs voix de gauche, jusqu'au sein du gouvernement, ont protesté contre son embauche par une banque à la réputation sulfureuse, notamment en raison de son rôle dans la crise des subprimes en 2008 et parce qu'elle avait aidé, au début des années 2000, l'Etat grec à masquer ses déficits pour rester dans l'euro.

La banque Goldman Sachs a annoncé vendredi avoir engagé José Manuel Barroso pour la conseiller, alors que la sortie du Royaume-Uni de l'UE devrait avoir des impacts sur le monde financier.

"Conflit d'intérêt"

Les eurodéputés PS français ont eux jugé "scandaleux" ce "nouveau pantouflage, qui ressemble fort à un conflit d'intérêt", ont-ils écrit dans un communiqué.

Même indignation à Lisbonne, dans les rangs du parti socialiste au pouvoir et de ses alliés de la gauche radicale. "Cette nomination montre que l'élite européenne dont fait partie Barroso n'a aucune honte", a réagi Pedro Filipe Soares.

afp/sbad

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"Défi intéressant", selon Barroso

Premier ministre du Portugal de 2002 à 2004, Jose Manuel Barroso a occupé la présidence de la Commission européenne de 2004 à 2014, période durant laquelle l'Europe, secouée par la crise financière de 2008, a été perçue comme libérale et sans grand dessein.

"Après avoir passé plus de trente ans dans la politique et le service public, c'est un défi intéressant et stimulant qui me permet d'utiliser mes compétences dans une institution financière mondiale", a expliqué Jose Manuel Barroso à l'hebdomadaire portugais Expresso.

Tweets de tous bords politiques

De nombreux politiciens français ont exprimé leur surprise et leur indignation sur Twitter, de l'extrême-gauche au FN.

Le politicien d'extrême-gauche Olivier Besancenot, du NPA (nouveau parti anticapitaliste):

#GoldmanSachs : après Mario Monti, Mario Draghi, Barroso ! L'UE vulgaire succursale d'une pieuvre financière! pic.twitter.com/JvOfIpHqei

— Olivier Besancenot (@olbesancenot) 9 juillet 2016




Nicolas Dupont-Aignan, député-maire d'Yerres (Essonne) et président du parti Debout la France:

Recrutement de Barroso: Goldman Sachs est devenu le 28 ème Etat de l'UE ! Urgent d'en finir !

— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 9 juillet 2016




Marine Le Pen, présidente du Front National:

#Barroso chez #Goldman Sachs : rien d'étonnant pour ceux qui savent que l'UE ne sert pas les peuples mais la grande finance. MLP

— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 9 juillet 2016




Bastien Faudot, candidat du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) à la présidentielle de 2017:

Draghi vient de Goldman Sachs, #Barroso arrive chez Goldman Sachs. Ca n'est plus une fédération mais une fiducie. #postdémocratie

— Bastien Faudot (@bastienfaudot) 8 juillet 2016