Quatre jours. Il ne s'est passé que quatre jours depuis le 1er janvier 2016 sans qu'une personne ne soit tuée par un policier aux Etats-Unis. C'est du moins ce qu'indiquent les données récoltées par le quotidien britannique The Guardian qui, en l'absence de statistiques officielles fiables, a entrepris de comptabiliser les individus tombés sous les balles des forces de l'ordre.
Après les morts de deux Afro-Américains la semaine dernière en Louisiane et au Minnesota, ce sont 571 personnes qui ont été tuées depuis le début de l'année sur territoire américain, soit trois par jour. Parmi elles, 291 portaient une arme, quelle qu'elle soit.
(source: The Guardian)
Au total, 281 Blancs ont été tués. C'est près de la moitié du nombre total des victimes (49,2%). Derrière, on recense 138 morts au sein de la communauté noire et 88 chez les Latinos. Ramenés en valeurs relatives, ces chiffres prennent cependant une autre dimension.
Une surreprésentation des Afro-Américains parmi les victimes
La taux d'Afro-Américains tués par des policiers (24,2% du nombre total de victimes) est effectivement largement supérieur à leur proportion dans la population (13,8%).
A l'inverse, la part d'Hispaniques abattus (15,4%) est légèrement inférieure à leur part dans la population (17.6%). Ce phénomène est nettement plus marqué chez les Blancs, qui représentent 61,2% de la population.
(source: The Guardian et Bureau du recensement des Etats-Unis)
Près de 60 policiers ont perdu la vie
Jeudi passé, cinq membres des forces de l'ordre étaient en outre froidement abattus à Dallas, au Texas. La fusillade a éclaté à la fin d'une manifestation pacifique qui avait rassemblé plusieurs centaines de personnes dans le centre-ville pour dénoncer les violences policières.
Au total, selon le site Officer Down Memorial Page, au moins 59 agents ont été tués en service depuis le début de l'année aux Etats-Unis. Un décompte non officiel qui pourrait s'avérer plus lourd en réalité.
Kevin Gertsch