L'usine Kimberly-Clark de Maracay, à une centaine de kilomètres de Caracas, avait annoncé samedi qu'elle cessait sa production d'articles d'hygiène en raison de la détérioration des conditions économiques au Venezuela.
La mesure d'occupation a été annoncée publiquement lundi dans l'entreprise même par le ministre du Travail Oswaldo Vera, qui a assuré que le gouvernement répondait ainsi à une demande des employés de l'usine.
Le ministre a ordonné le redémarrage des machines. "A partir d'aujourd'hui, Kimberly-Clark rouvre ses portes et reprend sa production", a-t-il annoncé.
Menace
Cette prise de contrôle est un début d'application de la menace lancée il y a deux mois par Nicolas Maduro aux entreprises qui voudraient cesser leurs activités en raison de la crise. "Usine arrêtée, usine occupée par la classe ouvrière", était le slogan qu'il avait alors lancé.
Selon lui, les difficultés économiques actuelles font partie d'un plan de ses adversaires pour déstabiliser son pouvoir.
afp/pym
La réaction de Kimberly-Clark
Kimberly-Clark, installée au Venezuela depuis plus de 20 ans, a déclaré que les conditions actuelles rendaient "impossible" le fonctionnement de son usine de Maracay.
L'entreprise, qui fabrique entre autres du papier hygiénique et des couches, a ajouté que "si les conditions changeaient", elle étudierait "la viabilité" d'une reprise de ses activités.
Lundi, elle a réagi à l'occupation de son usine en déclarant que désormais le gouvernement "sera responsable" du personnel et des installations.
Autres suspensions d'activité
Plusieurs autres firmes internationales installées au Venezuela ont elles aussi suspendu leurs activités ces derniers temps, brièvement ou pour une durée indéfinie.
Coca Cola a suspendu en mai en raison du manque de sucre une grande partie de sa production locale, qu'elle a reprise en juin. Les groupes américains Kraft Heinz et Clorox ont également arrêté leurs activités.