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"Malgré le Brexit et l'austérité, David Cameron a joué un rôle apaisant"

Interview de Philippe Marlière
Interview de Philippe Marlière / L'actu en vidéo / 3 min. / le 13 juillet 2016
Après six ans à la tête du gouvernement britannique, David Cameron a démissionné mercredi de son poste de Premier ministre. Que peut-on retenir de son mandat? Quel héritage laisse-t-il à sa successeur Theresa May? La RTS fait le point.

"Il fut un temps où j'étais le futur". C'est par cette phrase que David Cameron a achevé sa dernière intervention au Parlement britannique.

Nommé à l'âge de seulement 43 ans en 2010, il est le plus jeune Premier ministre à être entré en fonction depuis 1812. Six ans plus tard, c'est surtout pour le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne qu'il restera dans les mémoires. Un vote dont l'issue lui a d'ailleurs coûté sa place.

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Politique d'austérité controversée

Outre le Brexit, le mandat de David Cameron a été marquée par une politique d'austérité mise en place dès son entrée en fonction: "Cette politique a eu des effets importants sur les services publics, sur le pouvoir d'achat des Britanniques et a été très vite impopulaire", explique à la RTS Philippe Marlière, professeur à la University College de Londres.

Alors qu'il se targue d'être l'artisan du retour à la croissance et de la baisse du chômage, le Premier ministre démissionnaire s'est beaucoup vu reproché la hausse de la précarité, notamment par sa successeur Theresa May: "La pauvreté a effectivement augmenté (...) Il y a aussi le démantèlement des services publics vitaux tels que la santé publique ou l'éducation", précise Philippe Marlière.

Mariage gay et "écoles libres"

Autre fait marquant dans le bilan de David Cameron, la légalisation du mariage homosexuel marque une certaine ouverture dans le camp conservateur, indique Philippe Marlière: "Contrairement à d'autres pays continentaux comme la France, cette question n'a pas soulevé de vague (au Royaume-Uni) En tant que conservateur modéré, Cameron a joué un rôle plutôt apaisant".

Par ailleurs, l'ouverture, depuis 2011, de plus de 300 "écoles libres" fait aussi partie des projets concrétisés par le gouvernement Cameron. Financées par l'Etat mais créées par des associations, des enseignants ou des parents, ce concept n'a pas fait l'unanimité. Loué par certains, il a été reçu avec scepticisme, notamment par les syndicats, inquiets des conséquences sur les autres écoles du pays.

Aucun projet annoncé pour la suite

A l'heure où Theresa May entre au gouvernement, David Cameron n'a communiqué aucun projet personnel pour la suite: "Les anciens Premiers ministres britanniques font par exemple un mandat ou deux de députés, puis suivent le circuit des conférences ou travaillent en tant que conseiller dans le monde du business".

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Mathieu Henderson

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