Le juge a estimé qu'il n'y avait aucune urgence à mettre fin à ce régime, "Salah Abdeslam n'étant pas en situation de faire valoir l'existence d'une atteinte grave et manifestement illégale au droit au respect de sa vie privée".
Dans un communiqué, le tribunal évoque également "la nécessité de prendre des mesures exceptionnelles dans le contexte traumatique que vit actuellement la France".
Le représentant du ministère de la Justice avait demandé le rejet de cette requête déposée en référé-liberté, estimant qu'elle n'avait aucun caractère d'urgence exceptionnelle.
En permanence
Depuis sa remise à la France par les autorités belges le 27 avril dernier, Salah Abdeslam est placé à l'isolement, sous vidéosurveillance permanente, dans la prison de Fleury-Mérogis. Ce système vise, d'après le gouvernement, à prévenir tout risque de suicide ou d'évasion.
Mais ce faisant, "on le rend dingue, on l'isole", selon l'avocat de Salah Abdeslam, Frank Berton. "Salah Abdeslam n'a plus de vie privée", a-t-il déploré.
ats/sbad
Contrôle en temps réel
La vidéosurveillance opérée dans la cellule de Salah Abdeslam fonctionne 24 heures sur 24. Elle "permet un contrôle en temps réel de l'intéressé", mais "un pare-vue fixé dans la cellule garantit l'intimité de la personne tout en permettant la restitution d'images opacifiées", précise l'arrêté du gouvernement.
Deux caméras sont placées dans sa cellule et d'autres dans les cours de promenade qu'il fréquente, a précisé mercredi le sous-directeur des affaires juridiques, Fabrice Verrièle.
Le 20 mai dernier, Salah Abdeslam avait refusé de s'exprimer devant les juges, en se plaignant d'être "épié 24h sur 24".