Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé dans la journée les instigateurs du coup de force d'avoir essayé de le tuer et dit que l'armée serait purgée des éléments séditieux.
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"Ils paieront le prix fort", a promis le chef d'Etat, en ajoutant: "Ce soulèvement est un don de Dieu parce qu'il nous offre l'opportunité de nettoyer l'armée."
Samedi soir, le chef de l'Etat s'est adressé à ses partisans à Istanbul, assurant que la tentative de putsch avait été le fait d'une minorité au sein de l'armée. Répondant à ceux qui, dans la foule, scandaient "peine de mort!", il a dit que cette question pourrait fait l'objet d'un débat au parlement.
Près de 3000 militaires arrêtés
Selon le gouvernement, qui assure que la situation est maîtrisée, près de 3000 militaires ont été arrêtés, du simple soldat à l'officier, notamment ceux qui formaient la "colonne vertébrale" du coup d'Etat.
Parmi les officiers supérieurs arrêtés figurent le commandant en chef de la deuxième armée turque, Adem Huduti, l'un des plus hauts gradés du pays, mais aussi le commandant du troisième corps d'armée (basé à Istanbul), le général Erdal Öztürk, qui sera jugé pour "trahison".
> > L'analyse de Abraham Zisyadis dans le 19h30:
Purge au sein de la justice ordonnée
La justice n'a pas été épargnée puisque le pouvoir a ordonné l'arrestation de 2745 juges et procureurs pour leur rôle présumé dans la tentative de putsch, selon la chaîne turque NTV. La police a appréhendé en outre l'un des membres de la Cour constitutionnelle, Alparslan Altan.
Au Parlement, le Premier ministre Binali Yildirim a jugé que les putschistes n'étaient "pas des soldats mais des terroristes" et a appelé toutes les formations politiques qui n'étaient pas impliquées dans le coup de force à la coopérer pour donner le coup d'envoi d'un "nouveau départ".
Affermissement de la démocratie?
Dans un communiqué commun lu au Parlement, les quatre principaux partis politiques, dont le HDP pro-kurde, ont condamné la tentative de coup d'Etat. Kemal Kilicdaroglu, chef de file du CHP (social-démocrate et laïque) a dénoncé au Parlement la tentative de coup d'Etat et déclaré que cet événement allait favoriser le rapprochement entre les différentes composantes de la vie politique turque et l'affermissement de la démocratie.
Le gouvernement reste aux commandes
En vacances dans le sud-ouest lorsque le coup d'Etat a été déclenché, le président Erdogan s'est envolé samedi matin pour Istanbul où son avion s'est posé peu avant l'aube et où il a été accueilli par une foule de partisans.
S'exprimant devant ces derniers, Recep Tayyip Erdogan a assuré que le gouvernement restait aux commandes du pays, même si quelques poches de putschistes résistaient encore à Ankara, la capitale du pays.
Reuters/olhor