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Photos violentes et intérêt pour l'islam radical chez l'attaquant de Nice

Attentat de Nice: le profil du chauffeur du camion se précise
Le profil du chauffeur du camion se précise / 19h30 / 3 min. / le 18 juillet 2016
L'auteur de l'attaque de Nice avait un intérêt "certain" et, semble-t-il, "récent" pour l'islam radical, mais l'enquête n'a pas révélé d'allégeance au groupe Etat islamique, a déclaré lundi le procureur de Paris.

"Si aucun élément de l'enquête ne démontre à ce stade une allégeance (de l'attaquant) à l'organisation terroriste, ni des liens avec des individus se réclamant de cette organisation, l'exploitation de son ordinateur (...) illustre un intérêt certain et, à ce stade des investigations, récent, pour la mouvance djihadiste radicale", a déclaré lundi le procureur de Paris François Molins lors d'un point presse.

Des photos de couvertures de Charlie Hebdo, l'hebdomadaire dont des journalistes ont été tués dans un attentat djihadiste en janvier 2015, ont notamment été retrouvées sur son ordinateur, a-t-il précisé.

Dans l'ordinateur étaient également stockées des "photos à caractère très violent de cadavres et des photos en lien avec l'islam radical", a poursuivi le procureur.

Le Tunisien de 31 ans a effectué du 1er au 13 juillet sur internet des "recherches quasi quotidiennes sur les sourates du Coran et les anachides, des chants religieux utilisés par Daech comme outil de propagande", et sur de récentes actions terroristes comme à Orlando, ou Magnanville, selon le procureur.

>> Lire : Le lien du tueur de Nice avec les réseaux terroristes pas encore établi

Une barbe en huit jours

"Les témoignages font état d'un individu très éloigné des considérations religieuses, ne pratiquant pas la religion musulmane, mangeant du porc, buvant de l'alcool, consommant de la drogue, et ayant une vie sexuelle débridée", a ajouté François Molins.

Mais depuis huit jours, le Tunisien s'était laissé pousser la barbe, expliquant que "la signification de cette barbe était religieuse", selon un autre témoignage, a-t-il dit. Un autre témoin a assuré qu'il avait dit "être habitué" à voir des vidéos de décapitation.

"Il avait aussi évoqué l'Etat islamique, indiquant qu'il ne comprenait pas pourquoi Daech ne pouvait pas prétendre à un territoire", a poursuivi le procureur.

François Molins a confirmé le caractère "prémédité" de l'attaque, "pensée et préparée, au moins dans les jours précédant le passage à l'acte". Le Tunisien de 31 avait notamment fait des "repérages" sur la promenade des Anglais, effectuant à deux reprises, les 12 et 13 juillet, le même parcours en camion à travers la ville.

Il avait aussi fait des recherches internet concernant des vidéos d'accidents de voitures avec les mots-clés "horribles accidents mortels" ou "terribles accidents mortels", ou encore "vidéos choc, âmes sensibles s'abstenir".

Six personnes en garde à vue

Six personnes soupçonnées d'avoir été en contact avec le Tunisien, ou d'avoir pu lui fournir une aide logistique, étaient toujours en garde à vue lundi. L'une d'entre elles "apparaît comme le destinataire d'un SMS envoyé par le terroriste dans les minutes précédant son passage à l'acte", a précisé François Molins.

Dans ce message, envoyé le 14 juillet à 22h27, le Tunisien mentionnait l'acquisition de pistolets. Quelques minutes plus tard, il fonçait avec un camion frigorifique sur la promenade des Anglais, à Nice, faisant 84 morts, dont 3 Suisses, et plus de 300 blessés.

Le groupe Etat islamique (Daech) a revendiqué l'attaque samedi.

>> Lire : La Suisse déplore une troisième victime après l'attentat de Nice et Hommages aux victimes de l'attentat de Nice dans une ambiance électrique

reuters/fme

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Les 28 membres de l'UE "solidaires" en lien avec l'article 42.7 du Traité de Lisbonne

Les 28 Etats membres de l'Union européenne ont exprimé lundi à Bruxelles leur "unité" et leur "solidarité" avec la France, a indiqué lundi la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

"Aujourd'hui, on a eu un long échange avec les ministres, où tous les Etats membres ont exprimé leur solidarité et leur disponibilité pour continuer à soutenir la France, notamment sur la base de l'article 42.7 que la France avait évoqué il y a quelques mois, en novembre", a-t-elle déclaré, à l'issue de la réunion.

Au lendemain des attentats du 13 novembre, Paris avait fait appel pour la première fois à l'article 42.7 du traité de Lisbonne, qui prévoit l'assistance des autres membres de l'UE si l'un des 28 est victime d'une agression.

L'Italie enquête sur un Tunisien en contact avec le tueur

Les services de l'antiterrorisme italien s'intéressent à un Tunisien résidant à Bari, dans le sud du pays, qui a eu un échange téléphonique avec l'attaquant quelques heures avant l'attentat, a-t-on appris lundi de sources proches de l'enquête.

Les enquêteurs italiens ont ouvert ce dossier à la demande de leurs homologues français, qui ont eu accès à l'historique des appels passés par l'assaillant de Nice, précise-t-on de mêmes sources.

Les deux hommes, tous deux tunisiens, se sont appelés plusieurs fois au cours des dernières semaines, y compris le 14 juillet.